PHARMAS
Le laboratoire bâlois a annoncé mardi que le site de production brésilien sera fermé d’ici à cinq ans, des unités seront conservées dans les Etats de São Paulo et de Goias

Le géant pharmaceutique bâlois Roche va fermer son usine de production installée à Rio de Janeiro, car celle-ci n’est pas rentable. Cet arrêt se fera sur une période de cinq ans, puis le terrain sera vendu, communique mardi soir l’entreprise.
Située dans le quartier de Jacarepagua (ouest de la ville), l’usine fabrique notamment des tranquillisants et des somnifères pour l’Amérique latine et l’Europe. Elle emploie actuellement 440 employés et environ 200 prestataires extérieurs.
«Compte tenu de l’évolution du portefeuille de produits et de la baisse future des volumes de production, Roche a pris la difficile décision de planifier l’arrêt progressif des activités sur le site de production de Rio de Janeiro», écrit la firme pharmaceutique.
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Les employés sur le site bénéficieront du «meilleur soutien possible» au cours des années à venir. Les licenciements devraient débuter l’année prochaine. Roche s’engage aussi à fournir aux patients «de manière fiable» les médicaments jusqu’à la fermeture du site.
L’entreprise bâloise, qui emploie environ 1300 personnes au Brésil, conservera des unités dans les Etats de São Paulo et de Goias. Mais une fois la fabrique de Rio fermée, le plus grand pays d’Amérique latine devra importer ses médicaments. Selon les informations disponibles sur son site internet, Roche possède une vingtaine de sites de production dans une douzaine de pays.
Coup dur pour l’économie brésilienne
L’annonce de Roche est un nouveau coup dur pour le pays, dont l’économie semble être dans sa décennie la plus morose depuis cent vingt ans. Depuis 2014, le Brésil a connu de forts vents contraires, avec peu de signes encourageants de reprise depuis l’entrée en fonction du nouveau président, Jair Bolsonaro, le 1er janvier.
L’ex-capitaine de l’armée de 63 ans a promis un choc libéral à la première économie d’Amérique latine, avec notamment une réforme des retraites jugée cruciale pour le redressement des comptes du pays et pour laquelle il lui reste encore à trouver une majorité au parlement. Ce qui n’est pas encore gagné: de nombreux observateurs se montrent sceptiques face à sa capacité à rassembler autour d’un projet.
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Mardi aussi, la compagnie aérienne Avianca Brasil, qui a déposé son bilan en décembre, a annoncé la fermeture de 21 de ses lignes en avril et la fermeture de son bureau à l’aéroport international de Rio. En février, le constructeur automobile Ford a annoncé la fermeture de son usine de camions à Sao Bernardo do Campo, près de São Paulo qui emploie plus de 3200 personnes. Les autorités tentent de trouver un acheteur pour l’usine, mais ont échoué jusqu’à présent.