Publicité

Plus de 2200 fonds de placement qui détiennent 463,2 milliards

La fortune des 2263 fonds de placement autorisés en Suisse a augmenté de 27% en un an

A la fin de l'année dernière, selon la Swiss Fund Association, les perspectives du marché suisse des fonds de placement étaient au beau fixe. Elles le sont restées. Fin mai, comme vient de l'indiquer le dernier «SFA News» de cette association faîtière, la fortune totale des fonds gérés par des prestataires de fonds de placement suisses en Suisse et à l'étranger et autorisés à la vente en Suisse s'élevait à 463,2 milliards de francs. Ce montant était en augmentation de 7,6% par rapport à la fin de l'année écoulée et de 27% par rapport à fin mai 1999. Pourtant, cette progression est différenciée selon les classes d'actifs. Sans étonnement, on apprend donc que ce sont les fonds en actions qui ont connu la plus forte croissance en termes d'actifs sous gestion. Ils représentent désormais 35% du marché avec 166 milliards de francs sous gestion (+21% en quatre mois).

Entre les fonds qui ont été apurés, liquidés ou fusionnés et ceux qui ont été créés ou introduits sur le marché, celui-ci a accueilli au premier semestre 50 nouveaux produits. Il y a désormais 2263 fonds de placement autorisés en Suisse (390 de droit suisse et 1873 de droit étranger dont 1410 de droit luxembourgeois). Si la proportion de fonds de droit étranger ne faiblit pas, il est toujours aussi difficile d'en déterminer avec précision la densité en termes d'actifs sous gestion. Dans son bulletin, la SFA attire ainsi l'attention sur la différence qui existe entre la statistique qu'elle compile avec le consultant Lipper et celle que diffuse la Banque Nationale Suisse sur la base des états-titres détenus auprès des banques suisses.

Selon la BNS en effet, la totalité de la fortune en états titres détenue par les établissements bancaires suisses à fin février sous la forme de fonds de placement se montait à 611 milliards de francs dont 42% détenus par des particuliers et des clients institutionnels suisses. Cette fortune correspondait à 18,1% de l'ensemble des états-titres. Mais, même avec un décalage de quelques mois, ce montant global est très différent de celui qu'affichent Lipper et la SFA. Cette différence vient, selon la SFA, de ce que le consultant britannique «met l'accent sur la fortune des fonds placés sur le marché suisse des fonds». La statistique de la BNS par contre ne fait pas la différence entre les fonds autorisés ou non à la vente sur le marché suisse.

Or, beaucoup de clients privés et institutionnels des banques achètent de gré à gré des parts de fonds de placement étrangers non autorisés en Suisse par la Commission fédérale des banques. Par ailleurs, comme le signale la SFA, il n'existe actuellement aucune donnée pour environ 1100 fonds étrangers autorisés en Suisse soit 59% de tous ces produits. On le voit, les causes possibles de ces différences sont multiples. Même si la SFA n'exclut pas la possibilité que certaines saisies de chiffres soient faites à double, ces différences expliquent aussi pourquoi l'association faîtière, la CFB en tant qu'organe de surveillance des fonds et la BNS souhaitent y voir plus clair dans le marché suisse des fonds. C'est dans ce contexte que se situe d'ailleurs le projet «transparence sur le marché des fonds» qui cherche à capter de manière centralisée à la Bourse suisse toutes les données sur ces produits.

Avant octobre prochain et le démarrage prévu de ce projet, l'observateur en est donc réduit à interpréter des chiffres qui ne montrent donc que des tendances. Mais celles-ci sont intéressantes. A fin mai, pour reprendre les données de la SFA, elles confirment que les fonds en actions ont le vent en poupe. C'est le seul secteur qui a fortement augmenté sa capacité, en avril et mai derniers notamment, en dépit de pertes de valeur spécifiques au marché de plusieurs milliards de francs. Les fonds en allocation d'actifs représentent quant à eux une fortune de 102,4 milliards, en recul net de 2,6 milliards par rapport à fin 1999. Les fonds de placement immobiliers ont faiblement progressé en ce début d'année à 12,2 milliards de même que les fonds en obligations à 99,4 milliards. Enfin, les produits investis sur les marchés monétaires sont restés stationnaires à 83,2 milliards, ce qui est quasiment le même niveau qu'il y a un an.