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Le plus gros fonds souverain du monde a perdu plus de 160 milliards au premier semestre

Le fonds souverain norvégien a connu une première moitié d'année difficile et à cette occasion le deuxième plus gros recul de son histoire, en raison notamment d'un affaissement des valeurs technologiques et des craintes de récession

La production pétrolière du pays, qui l’alimente, fait du fonds souverain norvégien le mieux doté du monde. Ici une plateforme à Stord, en Norvège. — © AFP PHOTO / SVEIN OLAV HYTTEBAKK / Bitmap
La production pétrolière du pays, qui l’alimente, fait du fonds souverain norvégien le mieux doté du monde. Ici une plateforme à Stord, en Norvège. — © AFP PHOTO / SVEIN OLAV HYTTEBAKK / Bitmap

Le plus gros fonds souverain de la planète, celui de la Norvège, a perdu quelque 1680 milliards de couronnes (164,7 milliards de francs) au premier semestre, plombé en particulier par les valeurs technologiques, a annoncé mercredi la Banque de Norvège.

Alimenté par les revenus pétroliers de l’Etat norvégien, l’énorme bas de laine a essuyé un rendement négatif de 14,4% sur les six premiers mois de l’année, voyant sa valeur tomber à 11 657 milliards de couronnes fin juin.

«C’est, en pourcentage, le deuxième plus gros recul semestriel» de l’histoire du fonds, abondé depuis 1996, «et le plus gros recul en couronnes», a noté le chef du fonds, Nicolai Tangen, lors d’une présentation.

Craintes d’une récession

Depuis le début de l’année, les marchés ont été chahutés par la hausse des taux d’intérêt, une inflation élevée à cause notamment de l’envolée des prix de l’énergie, et la guerre en Ukraine, autant de facteurs qui alimentent les craintes de récession.

Ce sont principalement les investissements en actions qui ont pesé sur les performances du fonds avec une perte de 17%.

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Pénalisé par la sortie de la pandémie de Covid-19, le secteur technologique a, à lui seul, généré une perte de quelque 414 milliards de couronnes (-28%) pour le fonds, entraîné vers le bas par des géants comme Meta, la maison mère de Facebook, Amazon, Apple et Microsoft. Seule exception, les valeurs énergétiques ont pris 13%, dopées par la flambée des cours.

Les actions représentaient 68,5% du portefeuille fin juin. Le fonds norvégien est présent au capital de quelque 9300 entreprises et contrôle environ 1,3% de la capitalisation boursière mondiale.

Reprise durant été

Les placements en obligations (28,3% des actifs) ont perdu 9,3% tandis que les investissements dans l’immobilier non coté (3% du portefeuille) ont gagné 7,1%. Actif encore marginal (0,1% des investissements), les projets d’énergies renouvelables non cotés en bourse ont aussi accusé une perte de 13,3%.

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L’ensemble de ces investissements sont réalisés hors de Norvège, plus gros exportateur d’hydrocarbures d’Europe de l’Ouest, afin de ne pas surchauffer l’économie nationale.

Si les performances financières du premier semestre ont été mauvaises, le fonds a repris des couleurs cet été grâce au rebond des bourses: mercredi, selon le compteur qui tourne en direct sur le site de la banque centrale norvégienne, il pesait plus de 12 300 milliards de couronnes.