Le management n'est pas pressé de faire son entrée à la corbeille, même s'il devrait assister à une accélération du rythme auquel il brûle ses liquidités. Jusqu'ici la société consomme 25 à 35 millions par an. Les succès de ses travaux de recherche l'obligent à investir des montants supérieurs. Speedel, qui est la seule participation de Novartis Venture Fund dans le domaine cardio-vasculaire, est surtout réputée pour sa molécule SPP 100 (Aliskiren), mais elle est plus étoffée qu'on ne le croit. Son pipeline de recherche contient cinq substances répondant à trois modes d'action différents. Les analystes sont très confiants et estiment le potentiel commercial du SPP 100, contre l'hypertension, à 1 à 5 milliards de francs. C'est en effet le premier inhibiteur de rénine, un enzyme qui agit sur la pression sanguine. Pour l'heure il est testé en phase III en monothérapie par Novartis, dans le cadre d'un partenariat avec Speedel, et en phase II en thérapie combinée. L'enregistrement du produit est budgété pour 2006. Deux autres molécules se situent en phase II de développement, le SPP 301 (Avosentan) et le SPP 200. A part Novartis, Speedel dispose d'accords commerciaux avec Roche, Locus Pharmaceuticals et «un grand groupe pharma américain».
Possible IPO de Speedel, qui lève 48 millions
La société bâloise compte cinq molécules dans son pipeline.
C'est l'un des plus grands succès biotech. Speedel vient de lever 47,8 millions de francs lors de son dernier tour de financement, essentiellement auprès de ses actuels actionnaires. Depuis sa création en 1998, elle a attiré le montant impressionnant de 227 millions de francs, selon un communiqué. La société, voisin d'Actelion à Allschwil, emploie maintenant 60 personnes sur ses deux sites bâlois. Après un doublement en deux ans, elle prévoit d'augmenter ses effectifs de 10 unités cette année, selon Nick Miles, responsable de la communication.
Jusqu'ici financée par des industriels, comme Novartis Venture Fund et DSM Venture Fund, par ses fondateurs et directeurs issus de la pharma bâloise, elle a toujours refusé de s'appuyer sur le capital-risque. Les 47,8 millions récoltés actuellement assurent «la flexibilité nécessaire au financement de ses projets de recherche», selon Nick Miles. Mais ils n'indiquent nullement un renoncement à l'introduction des actions en Bourse (IPO) en 2005. «Cela dépendra des conditions du marché financier», déclare-t-on à Bâle.