Le premier ministre, cité par le China Daily, s'exprimait lors d'une séance annuelle de travail du Parti communiste et des responsables des finances. Le quotidien anglophone rappelle qu'à deux reprises déjà, en mai et en août 2003, des circulaires appelaient les banques à mieux contrôler leurs prêts. «Mais les facteurs qui ont conduit à une croissance inutile du crédit n'ont pas disparu, constate encore le journal. De nombreux gouvernements locaux interviennent toujours dans les opérations des banques commerciales pour financer les projets personnels des cadres locaux, et certaines banques sont gérées sans rigueur.» L'an dernier, les crédits bancaires ont fait un bond de 21%, alimentant notamment des secteurs en surcapacité (acier, aluminium, ciment, automobile) ou fortement spéculatifs (immobilier).
Un réflexe protectionniste
Jusqu'ici, toutes les mesures envisagées par le gouvernement central se sont heurtées à la résistance des autorités provinciales et locales qui, dans un réflexe protectionniste, veulent favoriser leurs entreprises en les dopant le cas échéant pour contrer la concurrence extérieure. Lors de cette réunion, Wen Jiabao a par ailleurs réaffirmé que l'objectif du parti était d'établir un système financier moderne. Pékin a injecté 45 milliards de dollars dans deux grandes banques au début de l'année pour les remettre à flot. Beaucoup d'analystes étrangers craignent que ce ne soit pas suffisant. Les voix les plus pessimistes prédisent, à moins d'un traitement de choc, un effondrement du système financier chinois. Dans ces conditions, on comprend que le premier ministre chinois, soucieux de ne pas fragiliser davantage l'édifice financier, ait réitéré à cette occasion la politique monétaire de son pays, à savoir l'arrimage du yuan chinois au dollar américain.