Ces éléments ont rassuré les investisseurs (l’action a gagné 3,7% hier). Et cela même si le bénéfice net de 827 millions de francs a été quelque peu inférieur aux prévisions des analystes qui escomptaient un gain de plus de 1,1 milliard. Toutefois, ce résultat a été affecté par plusieurs éléments exceptionnels, qui relativisent quelque peu sa signification.
Côté éléments négatifs, UBS a porté en compte une perte sur propres crédits de 1,16 milliard de francs. Cette charge résulte du rétrécissement des écarts de crédit sur les engagements financiers de la banque. Selon les normes comptables, la banque doit en effet inscrire une charge lorsque la valeur de sa propre dette gagne en valeur. A l’inverse, UBS a bénéficié d’une réduction des charges de personnel de 485 millions de francs, en raison de modifications apportées aux plans de retraites en Suisse. Au final, le bénéfice avant impôts ajusté des différents facteurs exceptionnels a atteint 2,16 milliards de janvier à mars.
Bordier & Cie observe que les résultats d’UBS, retraités des éléments comptables volatils, sont ressortis 12% supérieurs aux attentes. Selon la banque, le marché a été rassuré «par la bien meilleure tendance affichée par la gestion de fortune chez UBS qu’au Credit Suisse». Les entrées nettes de capitaux de 6,7 milliards dans la gestion de fortune hors Etats-Unis correspondent à un taux de croissance annualisé de 3,6%, contre 2,9% chez Credit Suisse. «C’est la première fois depuis le début de la crise qu’UBS fait mieux que Credit Suisse de ce point de vue là», a souligné la banque genevoise.
UBS a tiré profit de l’évolution favorable des apports de fonds dans la région Asie-Pacifique (4,9 milliards) et en Suisse (3,2 milliards), qui ont plus que compensé les sorties de fonds de 2,7 milliards en Europe. La gestion de fortune aux Etats-Unis a, elle, vu affluer 4,2 milliards de francs d’argent frais. En revanche, l’unité de gestion d’actifs a subi des sorties de 8,2 milliards de janvier à mars.
De son côté, la banque d’investissement a enregistré une perte avant impôts de 373 millions, après 14 millions le trimestre précédant. Sur une base ajustée, la division aurait toutefois dégagé un résultat avant impôts positif de 846 millions. Bordier a jugé les chiffres de cette unité «encourageants», en soulignant que ces bons résultats ont été obtenus malgré une importante réduction d’actifs pondérés des risques dans cette division. Ils ont diminué de 30 milliards durant le trimestre en cours, pour s’établir à 350 milliards fin mars, proches du niveau de 340 milliards visé à fin 2012.
Côté coûts, le ratio entre les charges et les produits s’est certes amélioré à 80,5% (91,6% trois mois plus tôt) mais il reste nettement très supérieur à la fourchette de 65 à 75% visée. Les salaires et les rémunérations variables ont crû de 579 millions à 2813 millions, même si les effectifs ont été réduits de 577 personnes durant le premier trimestre. L’écart entre les coûts moyens par employé est resté très important entre unités. Ainsi, un banquier d’affaires a coûté en moyenne près de 90 000 francs durant le seul premier trimestre, comparé à moins de 36 000 francs pour un employé de la gestion de fortune et un peu plus de 22 000 francs pour un collaborateur de la banque de détail.
Malgré un ton résolument optimiste, la direction d’UBS n’a pas fourni de nouveaux objectifs pour la suite de l’exercice.
L’unité de banque d’affaires affiche des chiffres jugés «encourageants»