La prochaine révision de la loi sur le service postal et le changement de statut de La Poste devraient, si l'on s'en tient aux textes, être l'affaire de PostReg, l'organe de contrôle et régulation du marché postal créé en 2004, et doté de... sept personnes.
Or il n'en est rien. Le Conseil fédéral a préféré en charger directement le Département de la communication et des transports (Detec) de Moritz Leuenberger, auquel est rattaché administrativement PostReg.
Selon la Handelszeitung, qui se base sur des sources non divulguées, La Poste aurait pesé de tout son poids pour écarter PostReg des travaux préparatoires. Cette pression serait une manœuvre politique de La Poste pour retarder au maximum la poursuite de la libéralisation du marché.
Celle-ci s'en défend. «Le Detec décide librement de la composition du groupe de travail qui va préparer la révision de la loi», explique son porte-parole Laurent Widmer. D'autre part, La Poste n'est pas satisfaite de la situation actuelle et «souhaite une modification du statut de PostReg ainsi qu'un droit de recours contre les décisions de cette autorité», sans vouloir donner plus de précision pour l'instant.
Composition du groupe de travail connue cet automne
Interrogée, PostReg renvoie au département de Moritz Leuenberger. «La révision de la loi est un travail de grande ampleur, comportant des aspects éminemment politiques. C'est pour cela qu'un groupe de travail est mis sur pied et que PostReg n'en porte pas seule la responsabilité. Cette décision, qui n'a rien d'exceptionnel, n'est en aucun cas le résultat d'une quelconque pression de La Poste», affirme André Simonazzi, porte-parole du Detec. La composition du groupe sera divulguée après l'été.
De son côté, Martin Kaiser, directeur de PostReg, indiquait au début de l'année au Temps que la création de son office constituait «une solution fonctionnelle prise dans l'urgence» et exprimait le désir que son organe ait «l'indépendance de la Commission de la concurrence».