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Le prix élevé du kérosène force Swiss à diminuer ses coûts

La compagnie pourrait réduire sa flotte si ses fournisseurs n'abaissent pas leurs prix. Une menace qui pourrait se concrétiser dès l'an prochain après trois ans de croissance continue.

Swiss pourrait bien être obligée de réduire sa flotte et supprimer des vols si elle ne parvient pas à obtenir de meilleurs tarifs de la part de ses fournisseurs. Confrontée à l'explosion des prix du kérosène, la compagnie veut diminuer ses coûts de 15%.

Si Swiss n'atteint pas cet objectif, cela pourrait avoir des conséquences sur la taille de la flotte et sur le réseau de destinations, a reconnu sa porte-parole, Andrea Kreuzer, confirmant à l'ATS une information de l'hebdomadaire alémanique Sonntag. La compagnie exploite actuellement une flotte de 77 appareils auxquels s'ajoutent 5 appareils en location avec équipages. Elle dessert 76 destinations.

Le kérosène représente environ 30% des charges d'exploitation de la compagnie aérienne. A l'instar des autres transporteurs, elle est protégée d'une hausse des prix par l'emploi de dérivés, notamment, qui limitent l'impact immédiat des variations de cours du pétrole. Ces protections, qui sont négociées directement par la maison mère Lufthansa auprès des compagnies pétrolières, sont cependant limitées dans le temps. Leur renouvellement pour 2009 pourrait induire un relèvement des prix proche de 100%, soit 500 millions de francs de plus l'an prochain. En 2008, la hausse des prix a provoqué une surcharge de 300 millions de francs, selon Andrea Kreuzer.

Le niet de Kloten

La filiale de Lufthansa ne ferait qu'emboîter le pas à de nombreuses compagnies aériennes, qui font face au même problème. «C'est même actuellement l'une des rares à n'avoir pas réduit les vols de son programme d'hiver», a ajouté la porte-parole.

Mais pour l'heure, le groupe n'a aucun plan concret, a-t-elle précisé. Ces dernières semaines, Swiss a contacté ses fournisseurs et leur a communiqué son objectif de réduction des prix de 15%. L'aéroport de Zurich notamment a reçu une lettre en ce sens.

De nombreux fournisseurs se montrent coopératifs. «Certains d'entre eux, en particulier les plus modestes, ont déjà proposé des baisses de prix. Dans la plupart des cas le processus ne fait que s'engager. Il exigera encore de nombreuses discussions», a indiqué Jürg Dinner, porte-parole de Swiss, à l'hebdomadaire Sonntag.

Cette ouverture n'aurait peut-être pas été le cas avant le grounding de la défunte Swissair. Mais la faillite du groupe aérien a montré à quel point une compagnie et ses fournisseurs étaient dépendants les uns des autres, a relevé Andrea Kreuzer.

En revanche, l'aéroport de Zurich a refusé d'entrer en matière pour abaisser les droits d'atterrissage. Ceux-ci figurent néanmoins parmi les plus élevés du continent. Les principaux fournisseurs n'ont pas donné leur assentiment, mais se disent ouverts à la discussion.

Swiss continue d'être une compagnie rentable, selon les chiffres du premier trimestre, les derniers à avoir été publiés. Ceux-ci affichaient un résultat d'exploitation (EBIT) de 91 millions de francs sur la base d'un chiffre d'affaires de 1,219 milliard, soit une marge de 7,5%. La profitabilité était en baisse de 22,9% par rapport au premier trimestre de l'année précédente.

L'exercice 2007 s'était soldé par un résultat d'exploitation de 571 millions de francs, soit une marge de 11,7% par rapport à un chiffre d'affaires de 4,9 milliards de francs.