Les prix des loyers sortent la Suisse de deux ans de déflation
Logement
La location coûte 1,4% de plus qu’il y a un an. Malgré la baisse marquée des prix des produits pétroliers, l’inflation globale ressort à 0,1%, en rythme annuel. Une première depuis septembre 2011
Les prix suisses augmentent à nouveau. Pour la première fois depuis septembre 2011, l’inflation est positive en Suisse. Entre novembre 2012 et novembre 2013, a annoncé vendredi l’Office fédéral de la statistique (OFS), les prix ont progressé de 0,1%, après un recul annuel de 0,3% en octobre. La stabilité de l’indicateur de l’évolution des prix masque «des tendances opposées qui se sont compensées dans l’ensemble», indique par ailleurs l’OFS.
Du côté positif, ce sont les loyers qui ont tiré la statistique vers le haut. En hausse de 0,3% sur un mois, ils ont augmenté de 1,4% depuis un an. Etant donné leur poids dans le calcul de l’indice (18,4%), ils ont contribué à hauteur de 0,26 point de pourcentage dans le résultat final, précise Maxime Botteron, économiste chez Credit Suisse. Autrement dit, sans eux, l’inflation serait restée en territoire négatif.
Il faut dire que d’autres prix pèsent lourd. Ceux du mazout, par exemple, ont reculé de 0,6%. Globalement, les produits pétroliers sont 1,7% moins chers qu’en octobre. Une baisse qui dure depuis plusieurs mois déjà. D’ailleurs, sur un an, leurs prix ont reflué de 3,1%. Si bien que les prix de l’ensemble des produits importés sont en recul de 1,8% depuis novembre 2012. A l’inverse, les prix domestiques, aidés par les loyers donc, ont, eux, augmenté de 0,7% durant la même période.
A l’avenir, les loyers ne devraient plus être d’un grand soutien, prévient l’économiste de Credit Suisse. «Ils ne vont probablement plus augmenter beaucoup, étant donné leur lien avec le taux hypothécaire de référence, qui reste à un très bas niveau.»
Une occasion inexploitée
Après une baisse de 2,25 à 2% cet automne, celui-ci est demeuré inchangé en décembre, a annoncé ce lundi l’Office fédéral du logement (OFL). La baisse de septembre, la première depuis juin 2012, octroie aux locataires le droit de demander une baisse de leur loyer de 2,91%. De quoi, en théorie, faire baisser le coût moyen de la location. Mais la pénurie de logements, ainsi que les nombreux assainissements et nouveaux appartements mis sur le marché, font que nombre de contrats de bail sont plutôt revus à la hausse.
Certains locataires sont trop «pudiques», regrettait Carlo Sommaruga, conseiller national (PS/GE) et secrétaire général de l’Asloca romande, dans nos colonnes début novembre: «lls ont peur de recevoir leur congé en cette période de pénurie.»