Reflux du bénéfice pour Julius Baer et amende attendue aux Etats-Unis
Banque
Hors accord fiscal avec l’Allemagne, il a baissé de 10% à 452 millions de francs
La banque zurichoise Julius Baer a vu son bénéfice net fondre en 2011. Hors accord fiscal avec l’Allemagne, le résultat a baissé de 10% à 452 millions de francs, et ajusté il montre une chute de 21% à 401 millions de francs, a indiqué l’établissement lundi.
Le bénéfice net calculé selon la norme IFRS montre même un plongeon de 27%, à 258 millions. Les actifs sous gestion s’inscrivaient à la fin de l’exercice à 170 milliards de francs, inchangés par rapport à l’année précédente, alors que le total des actifs de la clientèle s’est contracté de 3% à 258 milliards.
Le produit net d’exploitation a reculé de quelque 2% à 1,75 milliard de francs. Les charges d’exploitation se sont pour leur part accrues de 7% à 1,28 milliard de francs, principalement en raison de l’accord fiscal passé avec les autorités allemandes, qui a débouché sur le versement par la banque de 50 millions d’euros (65 millions de francs, soit 51 millions nets d’impôts).
Amende américaine attendue
Julius Baer s’attend par ailleurs à ce que les autorités américaines lui infligent une amende – d’un montant pour l’heure encore impossible à estimer – dans le sillage du conflit fiscal entre la Suisse et les Etats-Unis, a dit en conférence téléphonique son patron Boris Collardi.
Il a assuré que la banque a agi de manière «proactive» dans cette affaire, et qu’elle «continuera à coopérer pleinement avec les autorités américaines». Il a ajouté que Julius Baer soutient «pleinement» les négociations américano-suisses, et qu’elles déboucheront sur «une solution satisfaisante pour les deux parties».
L’établissement précise par ailleurs qu’à fin 2011, il ne présentait aucune exposition directe aux emprunts souverains grecs, espagnols, portugais ou irlandais. Et l’exposition italienne avait été réduite à une seule position de 9 millions de francs, d’ailleurs remboursée en janvier.
Programme de rachat d’actions
Compte tenu des résultats, l’assemblée générale annuelle du 11 avril se verra proposer un dividende ordinaire inchangé de 60 centimes par action (118 millions de francs au total), ainsi qu’un dividende spécial de 40 centimes (79 millions de francs au total) prélevé sur des capitaux excédentaires. Le dividende versé au titre de 2010 était de 60 centimes, exonéré d’impôt car provenant d’apports de capital.
Le conseil d’administration prévoit le lancement d’un nouveau programme de rachat d’actions d’une valeur maximale de 500 millions de francs. L’opération devrait s’étaler sur les deux années à venir.
Le programme actuel de rachat d’actions, lancé en mai dernier et qui prévoyait la reprise de 10,33 millions de titres (5% des actions en circulation à fin décembre 2010), est pour sa part en voie de finalisation. Au 3 février, près de 9,01 millions de titres avaient été rachetés au cours moyen de 34.05 francs, soit un total de quelque 307 millions.