Réformes inéluctables au FMI et à la Banque mondiale
L’assemblée générale annuelle des deux institutions de Bretton Woods a débuté ses travaux mardi matin à Istanbul. Le FMI et la Banque mondiale promettent d’améliorer leur légitimité
Ram Etwareea
«Nous devons renforcer notre légitimité. Cette institution doit représenter la voix de tous les 186 Etats membres.» C’est ce qu’a déclaré Dominique Strauss-Kahn, directeur du Fonds monétaire international (FMI) lors de son discours d’ouverture de l’assemblée générale du FMI et de la Banque mondiale mardi matin à Istanbul. Le précédant au micro, Robert Zoellick, président de la Banque mondiale, a pris le même engagement. «Nous allons améliorer notre légitimité, notre efficacité et notre transparence, a-t-il promis. L’ordre mondial établi après la Seconde Guerre mondiale est dépassé. Il est temps d’avancer dans un monde multipolaire et d’intégrer les nouvelles puissances dans la gouvernance mondiale.» Dans l’immédiat, Robert Zoellick a souhaité que les pays émergents détiennent 47% des droits de vote au sein de la Banque.
Les deux institutions réclament de nouvelles ressources financières pour faire face à leur obligation d’aider les pays en difficulté. Le FMI et la Banque mondiale ont déjà engagé près de 100 milliards de dollars, mais estiment que les besoins sont loin d’être satisfaits. La Banque mondiale prévoit des interventions massives dans un programme de sauvetage des banques européennes qui détiennent des créances à risque en Europe centrale et en Europe de l’Est. Le plus grand bailleur de fonds, les Etats-Unis, a réclamé que la Banque se réforme en allant vers davantage de transparence et d’efficacité, condition pour obtenir une augmentation des ressources.
La démocratisation des institutions de Bretton Woods, une vieille revendication, a été imposée par le G20 qui a réuni les pays du G8 ainsi que les pays émergents le mois dernier à Pittsburgh. Selon le communiqué final, les pays européens devraient céder 5% des droits de vote aux pays émergents d’ici début 2011.
L’ouverture de l’assembée générale du FMI et de la Banque mondiale a été marquée par des manifestations. Selon l’AFP, les forces anti-émeutes ont tiré des grenades lacrymogènes sur les quelque 1500 jeunes réunis sur la place Taksim, dans le centre d’Istanbul.