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Repère. Pas de confiance sans transparence

Repère.

Nombre d'organisations d'utilité publique suisses communiquent abondamment sur leurs projets, mais passent sous silence, contrairement à la pratique américaine, la part des dons engloutie dans l'administration. Cette pratique est une bombe à retardement. Une flambée de méfiance parmi les donateurs provoquerait une crise du secteur humanitaire suisse, déjà secoué par trois affaires en 2003.

«Charité bien ordonnée commence par soi-même.» Si l'opinion publique estime que les œuvres d'entraide appliquent cette maxime à elles-mêmes, les dons vont se tarir. Seules les catastrophes humanitaires, et les tragédies qui touchent les enfants, deux des grandes cordes sensibles de la générosité helvétique, trouveront encore un écho favorable.

L'organisation ZEWO, chargée de certifier la qualité de gestion des œuvres d'utilité publique, a mené une enquête qui apporte son lot de surprises. La plus grande est moins la moyenne élevée des frais de gestion que le refus des organisations de jouer la transparence. 82% ont refusé de communiquer leurs frais de gestion recalculés sur une base comparable. Le respect des victimes ne doit pas occulter celui des donateurs qui ont droit à la vérité des coûts.