Sauf surprise, la Banque centrale européenne relèvera jeudi son principal taux d'intérêt à 3%. La zone euro a pris un peu de vigueur, le chômage y a baissé à 7,8% en juin, son niveau le plus bas depuis cinq ans, et l'humeur des consommateurs s'améliore. La BCE sera donc plus sensible aux risques d'inflation qu'à ceux de récession.
La partition est moins évidente à déchiffrer pour la Réserve fédérale américaine (Fed). Vendredi dernier, on apprenait que la croissance des Etats-Unis avait ralenti à 2,5% au deuxième trimestre - un coup de frein plus prononcé que celui attendu. Du coup, les prévisionnistes étaient quasi unanimes à penser qu'après 17 hausses de taux consécutives, la Fed se tiendrait coite le 8 août prochain.
Mais voilà, l'indice des prix a grimpé à 3,5 le mois dernier en rythme annuel, un niveau plus vu depuis 1995 et très au-dessus de ce que la banque centrale juge acceptable. Du coup, le président de la Réserve fédérale de Saint-Louis, William Poole, estime «à 50%» la probabilité d'une nouvelle hausse des taux. Coup de chaud sur les prix, coup de froid sur la croissance: les Etats-Unis prennent le chemin de la grippe.