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Désormais, nos journalistes, nos rubriques sont tournés d’abord vers le web. Il nous a semblé que le sommet Biden-Poutine était un bon exemple pour illustrer ce changement de paradigme

Vous ne l’avez peut-être pas remarqué au premier abord mais la rédaction du Temps a vécu une révolution copernicienne le 17 mai. Désormais, nos journalistes, nos rubriques sont tournés d’abord vers le web. La production du Temps démarre sur le site. Le journal se fabrique ensuite à partir de ce contenu. C’est le sens de l’histoire. C’est là qu’est l’avenir de notre titre.
Depuis de nombreuses années, Le Temps innove sur internet et est reconnu pour sa réflexion sur l’évolution de ce support médiatique. Mais la rédaction continuait à être largement tournée vers le «bouclage du print», comme on dit dans la profession. La contrainte de la sortie du journal chaque matin orientait le travail des journalistes, les heures de publication et l’organisation des séances de discussion. Ce n’est plus le cas.
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Alors, concrètement, qu’est-ce que ça change? La valeur ajoutée, la profondeur, la fiabilité et la rigueur qui font l’ADN du Temps sont toujours aussi présentes, mais les temporalités changent. Une équipe étoffée centralise désormais les articles et organise leur publication de 6h à 23h. A l’automne, grâce à la création d’un poste de journaliste de nuit et à l’arrivée de trois autres journalistes, ce sera 24h/24 et 7j/7 que ce desk fonctionnera et que LeTemps.ch vous informera avec toute son expertise.
Par ailleurs, les séances de rédaction sont désormais entièrement pensées pour la temporalité web, la fabrication du journal se faisant dans d’autres réunions. On se demande donc avant tout quel type d’information sera utile pour notre lecteur sur internet et à quelle heure. Comment l’informer dès qu’une actualité incontournable tombe, comment enrichir sa réflexion le plus vite possible et bien sûr comment faire vivre les débats qui ne sont pas nécessairement liés à l’actualité chaude du jour.
Il nous a semblé que le sommet Biden-Poutine était un bon exemple pour illustrer ce changement de paradigme. Vous l’avez peut-être remarqué, une grande partie de la rédaction était sur le terrain, dans les rues de Genève et dans les coulisses de la Villa La Grange, pour fournir images et témoignages à notre couverture en direct tout au long de la journée. En parallèle, ces mêmes journalistes (et d’autres) réalisaient des articles et des contenus multimédias à forte valeur ajoutée. Ces éléments sont arrivés sur le site avant, pendant et après le sommet. Des réflexions, infographies et mises en perspective ont permis de donner des clés de lecture avant même l’arrivée des présidents, complétées aussi tôt que possible par des analyses enrichissant ce que vous aviez lu et vu dans le live. L’équipe de fabrication du journal s’est saisie de cette matière pour faire le meilleur journal possible de cette journée historique. Et après ce bouclage, le suivi et l’analyse ont continué, avec des angles qui ne pouvaient malheureusement pas toujours trouver une place dans le journal ou arriver à temps pour l’imprimerie.
Le dispositif a été similaire, même si plus réduit, pour le dimanche de votations qui a précédé et pour l’Euro de football qui a démarré sur les chapeaux de roues.
Notre espoir est que vous sentiez déjà cet enrichissement du site internet, même si le desk n’est pas encore complet pour couvrir de manière optimale les horaires les plus extrêmes de vos besoins en information sur mobile (au réveil et en toute fin de soirée par exemple).
Par ailleurs, nous sommes conscients de la nécessité d’avoir un nouvel écrin pour adapter LeTemps.ch à ces nouveaux rythmes d’information. Nous voulons donc mettre en ligne une nouvelle page d’accueil du site pour donner à voir ce changement, faciliter votre accès à cette nouvelle richesse, avec plus de hiérarchie, plus de clarté dans la définition des différents formats et des différentes temporalités, entre le direct et l’enrichissement typique du Temps.
Cette révolution se fait avec l’exigence non négociable d’un journal imprimé toujours aussi bon. Peut-être sera-t-il même meilleur, l’équipe de fabrication du print ayant davantage d’autonomie et les journalistes étant libérés de ces contraintes pour se concentrer sur la richesse de l’information. Mais notre objectif principal est surtout de vous proposer un site qui corresponde davantage à vos besoins d’information et de réflexion sur internet. Avec LeTemps.ch, vous avez dès maintenant, et vous aurez de plus en plus au fil des mois, un média en ligne qui entend répondre à vos envies d’info et d’approfondissement aux heures qui vous conviennent le mieux, sur votre ordinateur ou votre smartphone.
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Il y a 11 mois
bravo, merci pour la qualité de votre travail, et avec une page d’accueil plus conviviale, qui offre la possibilité de rester connecté ou d'enregistrer ses identifiants, ce sera parfait!
Il y a 11 mois
Belle évolution de mon journal LeTemps. Bel avenir assure.
Il y a 11 mois
Moi qui passe 80% de mon temps de travail et peut-être 25% de mon temps libre devant un écran, j'ai du plaisir à lire un journal papier. J'apprécie le recul que peut contenir un article bien réfléchi qui une fois imprimé ne pourra plus être modifié. Suite à votre décision, j'espère que l'information diffusée en mode "printed" ne va pas être trop en retard sur l'actualité. Déjà maintenant, en discutant avec mon entourage, je remarque que j'ai souvent un temps de retard.
Il y a 11 mois
In reply to (sans sujet) by Christoph FREI
Cher lecteur, merci pour votre commentaire et votre fidélité. Comme je l’écris, cette nouvelle organisation ne doit absolument pas pénaliser le “print”, elle pourrait même le rendre meilleur. C’est un des principaux objectifs que nous nous sommes donnés.
Il y a 11 mois
Un révolution en effet, qui ne se fera pas sans cris et pleurs j'imagine. Mais l'essentiel est de garder la qualité, l'indépendance et la rigueur qui font votre vraie valeur ajoutée!
Il y a 11 mois
Je comprends la nécessité de cette évolution, mais j’ai plutôt tendance à la regretter. La distance qu’impose la rédaction d’une édition papier, et même le décalage entre l’événement et l’information imprimée, me semble, à notre époque, une valeur ajoutée. Tout numérique, sans contrainte, une nouvelle barrière tombe, celle qui permettait de diluer l’hystérie suscitée immédiatement par un événement qui n’en est, peut-être, pas un. En axant sur le numérique, ne risquez-vous pas de vous lancer dans la course au clic, à celui qui aura publié l’info le premier? Dans le direct, le fait de « faire vivre l’instant », c’est l’émotion qui prime. Personnellement, c’est l’info et le regard sur l’info qui m’intéressent.
Il y a 11 mois
BRAVO! Vive Le Temps! (applaudissements nourris)
Il y a 11 mois
Une ""révolution copernicienne" - une de plus, annoncée quasi en même temps que Tim Berner-Lees vend le code source du Web originel aux enchères, pourrait prêter à sourire si le destin de la presse écrite ne dépendait que du Web version alpha. Si la décision du fondateur du WWW ne changera rien aux usages actuels du Web (du moins ose-t-on l'espérer), en revanche à force de vouloir être à la page, le Temps ne risque-t-il pas de se retrouver très vite à la page blanche?
Se convertir au tout numérique sur un Web qui se voulait à l'origine ouvert à tous dans l'esprit de son fondateur, mais échappe à toute juridiction et tombe de plus en plus sous la mainmise d'états et d'entreprises, n'est-ce pas se lancer en desperado à la conquête d'un vaste territoire sans lois ni gouvernement?
Comme un commentateur le relève à juste titre, n'est-ce pas laisser la porte grande ouverte à tous les abus, qui ne cessent de s'aggraver?
En quelques clics de souris, il est très facile à tout utilisateur de télécharger et modifier à son gré le code source d'une page Web. Par exemple, voici le début de votre propre page en HTML:
<!DOCTYPE html>
<html lang="fr" dir="ltr">
<head>
<meta charset="utf-8" />
<noscript><meta http-equiv="Refresh" content="0; URL=/big_pipe/no-js?destination=/economie/revolution-copernicienne-temps" />
</noscript><script> document.cookie = "__adblocker=; expires=Thu, 01 Jan 1970 00:00:00 GMT; path=/; secure; samesite=lax";
var setNptTechAdblockerCookie = function(adblocker) {
var d = new Date();
d.setTime(d.getTime() + 60 * 5 * 1000);
...
N'importe qui peut en modifier le code et le dévier à d'autres usages - soit via son propre site web, soit sur les réseaux sociaux tout en se l'appropriant pour le modifier, ceci sans que la loi sur la propriété intellectuelle offre de garde-fou contre ce genre d'abus. En d'autres mots, un "Temps" tout numérique n'est-il pas une maison ouverte à tous les courants d'air?
Il y a 11 mois
Ce sera parfait si les articles non imprimés (ou imprimés) sont clairement indiqués comme tels sur le site.
Pour le reste, en accord avec Adrian V.
Il y a 11 mois
Bravo pour cette évolution qui devrait réjouir les "flexilecteurs" sur papier et sur écran. Une inquétiude toutefois: il y a de plus en plus d'article sous forme de video. La video n'est qu'une péjoration du journalisme de qualité par sa lenteur (facilement 2x moins d'info par temps de lecture) sa qualité (l'écrit est bien plus riche) et ses biais émotionels.
Evidement, ce commentaire ne s'applique pas à la fameuse psychanaliste névrosée du Temps :-)
Il y a 10 mois
Il n'empêche, pas une ligne dans la version papier de ce jour sur un certain match de foot quelque peu historique. Pas fan de ce sport mais néanmoins emporté par l'exploit, je le suis nettement moins par ce décalage en cours entre le numérique et mon bon vieux journal dans la boîte aux lettres. C'est questionnant.
Il y a 10 mois
Cher lecteur inquiet de ne pas voir mention du match de foot héroïque dans votre quotidien Print du jour. Croyez bien que nous sommes conscients de cette difficulté liée largement à notre délai de bouclage, vers 21h. Nous avons néanmoins un article sportif consacré aux supporters dans cette édition, mais évoquer davantage le match nous semblait compliqué, vu l'incertitude. Toute suggestion bienvenue ! Continuez de lire Le Temps ! La rédaction
Il y a 10 mois
Nullement inquiet, juste étonné. Mais si le bouclage est à 21h, je n'ai rien à ajouter. Merci de votre travail !