Richemont veut collaborer avec

LVMH et Kering

Luxe Le groupe genevois espère faire décoller Net-à-Porter

«Nous ne sommes pas assez grands.» Johann Rupert, le président de Richemont, l’a concédé sans détour, lundi à Monaco: la plateforme de vente en ligne Net-à-Porter, que le groupe genevois va fusionner avec l’italien Yoox, a encore besoin de grandir pour être viable et concurrentielle.

Voilà pourquoi le patron et milliardaire sud-africain s’est approché de ses plus grands concurrents dans le monde réel, à savoir LVMH et Kering. Sa proposition? Se joindre à la plateforme pour atteindre une masse critique. Un impératif, pour croître dans l’e-commerce, selon lui. «La vente par Internet est une affaire de grands garçons, elle n’est pas adaptée aux faibles», lançait déjà Johann Rupert, le mois dernier.

«Je leur ai proposé de venir avec leurs marques et d’avoir des parts dans la société», a-t-il aussi précisé lors d’une conférence sur le luxe dans la cité monégasque cette semaine. Il n’a par contre pas indiqué comment son invitation avait été reçue par LVMH et Kering.

Se rapprocher d’Amazon

Johann Rupert a le viseur pointé haut. Très haut, rappelle l’agence Bloomberg. Il est braqué sur le géant américain Amazon, qui possède son propre département de vente dédié aux montres et à la joaillerie et qui affiche, globalement, quelque 90 milliards de dollars de revenus annuels. «Leur rythme d’investissements est stupéfiant», a-t-il constaté.

La joint-venture Yoox-Net-à-Porter cumule des ventes de 1,3 milliard d’euros. Et elle veut attirer de nouveaux investisseurs en vendant des parts à hauteur de 200 millions une fois la fusion entérinée.