Les origines du G20

Le G20 a été formellement créé en 1999 dans le sillage de la crise financière qui a frappé l’Asie en 1997, puis la Russie en 1997-1998. Il regroupait alors des ministres des Finances et des banquiers centraux du G7 (les pays les plus industrialisés, à savoir l’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni).

Cette crise avait révélé la vulnérabilité du système financier international. Elle avait aussi démontré la nécessité d’impliquer les pays émergents dans la gouvernance mondiale. La première réunion du G20 a eu lieu les 15-16 décembre 1999, à Berlin.

L’évolution du G20

Dès fin 2007, la crise des «subprime» frappe l’économie américaine de plein fouet, avant de s’étendre à l’Europe. Nicolas Sarkozy et Gordon Brown, respectivement président français et premier ministre britannique, appellent à engager une réunion au niveau des chefs d’Etat, y compris ceux des pays émergents.

Le premier sommet des chefs d’Etat du G20 a lieu en novembre 2008 à Washington. C’était certes un sommet historique, même si aucune décision majeure n’y a été prise. Pour cause, l’hôte, le président américain d’alors George Bush arrivait à la fin de son deuxième mandat et sa fin de règne était alors éclaboussée par l’explosion de la crise des «subprime» et la faillite de Lehman Brothers. Sur le plan politique, l’armée américaine était embourbée en Irak, avec son lot quotidien de soldats américains tués dans des attentats.

Le Sommet de Londres en avril 2009 fut le premier à prendre certaines décisions importantes, dont la lutte contre les paradis fiscaux ainsi que le renforcement de la réglementation du secteur financier.

Les forces en présence

Ils ne sont pas 20, mais 19 pays. Le G7 et la Russie sont rejoints par l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Australie, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique et la Turquie. L’Union européenne y est représentée par le président de la Commission et par le président du Conseil.

Au fil des années, les directeurs de quelques grandes organisations internationales ont été invités à participer aux travaux du G20. Outre les dirigeants du Fonds monétaire international et celui de la Banque mondiale, le directeur de l’Organisation mondiale du commerce y présente un rapport sur les mesures protectionnistes mises en place par les membres du G20 sur l’année écoulée. Depuis trois ans, le directeur de l’Organisation internationale du travail fait un état des lieux sur l’évolution de l’emploi dans le monde.

Le G20 représente 90% du PIB mondial et 80% du commerce mondial. Les pays abritent deux tiers de la population mondiale. Ensemble, ils émettent 84% d’émissions à base d’énergies fossiles.

L’organisation du G20

Le G20 ne dispose pas de secrétariat permanent. Il est géré par une présidence tournante. Le dernier sommet avait eu lieu en juin 2012 à Los Cabos au Mexique. Après le sommet de Saint-Pétersbourg les 5-6 septembre 2013, c’est la ville australienne de Brisbane qui accueillera la prochaine édition en novembre 2014.

Les objectifs du G20

Dès 2008, les dirigeants ont parlé des mesures coordonnées pour limiter les conséquences de la crise, éviter qu’elles se reproduisent et revoir l’architecture de la gouvernance mondiale. Ils ont préconisé de nouvelles réglementations des marchés financiers ainsi que des réformes des institutions financières multilatérales.

Depuis deux ans, le G20 est préoccupé par la récession et le chômage grandissant en Europe et veut donner des impulsions à la croissance et à la création d’emplois. Le G20 est considéré aujourd’hui comme le premier forum sur l’économie et la finance mondiales.

La Suisse et le G20

La Suisse a montré son intérêt à participer aux travaux du G20 dès 2008. Elle revendique cet intérêt au nom de sa place financière, parmi les cinq plus importantes au monde, et en faisant valoir qu’elle est directement concernée par les décisions prises par le G20. La machinerie diplomatique suisse s’y attelle, non sans succès.

En 2011, même si elles n’étaient pas invitées à la table des grands au Sommet de Cannes, des délégations helvétiques ont participé à de nombreuses réunions préparatoires. Berne comptait beaucoup sur Moscou pour être présente au niveau des chefs d’Etat à Saint-Pétersbourg en échange de ses bons offices dans le conflit entre la Russie et la Géorgie. Les efforts ont été récompensés avec l’invitation de la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf à participer aux réunions des ministres des Finances du G20 en juillet, mais pas au Sommet de septembre. Les diplomates suisses sont déjà à l’œuvre pour se faire inviter à Brisbane en 2014.

Au sein de l’administration fédérale, un groupe de travail interdépartemental (Finances, Affaires étrangères, Banque nationale suisse) a été constitué pour suivre les travaux du G20.

Même si elle se bat pour l’intégrer, la Suisse ne cesse de faire ressortir que le G20 accuse un déficit de légitimité et met en avant la sous-représentation de certaines régions, notamment de l’Afrique, au sein du G20. En 2011, elle avait même songé à organiser un sommet parallèle à Cannes.