En vue, une application mobile
AgFlow prévoit en outre d’utiliser cet apport de capitaux pour lancer une application mobile et permettre à ses utilisateurs de s’informer en permanence de l’évolution des prix ou des cargaisons de maïs ou de soja qui sont en train d’être chargées à l’autre bout du monde. «Nos clients passent la moitié de leur temps loin de leurs bureaux.», précise Siavosh Arasteh.
Créée par deux jeunes entrepreneurs et un spécialiste du négoce agricole en 2012, AgFlow emploie une dizaine de collaborateurs. Dont sept à Genève. «Nous avons été en contact avec la SGS peu après notre création. Ces discussions étaient dans un premier temps orientées autour d’un partenariat de redistribution de données collectées par la SGS. Ce n’est que récemment que l’idée d’un investissement stratégique s’est dessinée.»
En profiter pour acquérir des clients
Jusqu’ici, AgFlow s’est focalisée sur trois marchés de grès à grès: les céréales, les huiles végétales et les oléagineux. Soit en tout, une cinquantaine de produits. «Une fois que notre plateforme et nos réseaux seront complets pour ces produits, nous pourrons alors l’étendre à d’autres comme le sucre ou le cacao, assure son directeur. Mais pas avant.»
Dans l’immédiat, la société compte surtout profiter de son nouveau partenaire pour acquérir des clients. Des traders, des exportateurs, des centrales d’achat, des entreprises de fret ou encore des hedge funds. La plateforme AgFlow est accessible pour un prix de 500 dollars par mois par utilisateur, elle compte pour l’heure 140 entreprises clients dans plus de 40 pays.
Plusieurs acteurs concernés
Les données disponibles sont quant à elles récoltées directement auprès de différents acteurs du secteur: des courtiers fournissent les cotations sur les prix à l’export, des agents de ports renseignent sur les cadences de chargement et des courtiers du fret maritime informent sur les taux de transport. «Notre idée a toujours été d’apporter de la transparence et de la fluidité sur les marchés de gré à gré et ainsi de moderniser le marché de l’information», conclut Siavosh Arasteh.
Les trois fondateurs auraient-ils pu vendre entièrement leur société? «Nous ne sommes qu’au début de notre aventure. Tout comme nos clients et partenaires, nous sommes attachés à notre indépendance qui nous a permis de développer rapidement un écosystème neutre, répond Siavosh Arasteh. Avec la SGS, nous avons le meilleur partenaire pour exécuter notre vision sur le long terme.»
Malgré des résultats en hausse, l’action SGS a décroché lundi matin
L’action SGS s’affichait en net repli lundi à la Bourse suisse après des résultats au premier semestre inférieurs aux attentes. Vers 10h30, le titre du groupe genevois lâchait 4,3% à 2215 francs, alors que le SMI évoluait proche de l’équilibre. A l’ouverture, l’action perdait même 5,6%. Malgré une hausse des ventes et une croissance organique qui a surpassé les prévisions, les bénéfices tant opérationnels que net ont été affectés plus que prévu par des effets d’acquisition et risquent de l’être quelque temps encore.
Une rentabilité en dessous des attentes
Le numéro un mondial de l’inspection et de la certification de marchandises a vu son chiffre d’affaires dépasser les 2,9 milliards de francs au premier semestre. Si la croissance organique a dépassé les attentes du marché, la rentabilité en revanche est ressortie en dessous de tous les pronostics.
Dans un premier commentaire, les analystes d’UBS soulignent l’érosion de la rentabilité de SGS au premier semestre et disent s’attendre à une réaction négative du cours.
Les analystes baisseront leurs estimations
Vontobel ne cache pas sa déception face à l’érosion des marges et compte revoir ses estimations à la baisse. La banque privée zurichoise s’attendait à un relèvement des ambitions de SGS en termes de croissance organique, le 2e semestre étant traditionnellement supérieur au premier.
Même son de cloche chez Baader Helvea, qui fustige l’évolution de la marge opérationnelle ajustée, inférieure de 15% à ses attentes. Le courtier genevois souligne également l’avertissement de SGS concernant les marges qui devraient être «temporairement affectées» par des effets d’acquisition. (ATS)
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