Hiver
La start-up lausannoise veut organiser une trentaine de journées au départ des villes suisses en direction des stations alpines

L’un a besoin de skieurs, l’autre de passagers. Skioo et Uber se sont donc alliés pour transporter les citadins sur les pistes enneigées.
C’était le week-end dernier, lors d’une opération test. Les forfaits, le transport et les repas étaient offerts. C’est Gregory Barbezat, le fondateur et patron de Skioo, qui a pris le volant du minibus. Il a conduit une dizaine de personnes depuis Vidy vers les pentes de Glacier 3000, au-dessus des Diablerets. «L’ambiance était excellente! Les participants, âgés de 20 à 30 ans, ont vraiment pris du plaisir», témoigne-t-il tout sourire, ce lundi matin.
Cette prise de température augure une collaboration à plus long terme entre Skioo et Uber. Le 18 décembre prochain, c’est d’ailleurs un bus de cinquante places, cette fois-ci, qui partira vers Anzère (VS). Le véhicule sera blanc et estampillé Skioo.
«Un investissement marketing»
Les prochaines journées de ski ne seront pas toutes gratuites, comme l’a été ce premier essai. Mais ces excursions ne visent pas non plus à ce que la start-up gagne de l’argent. «Nous n’en perdons pas non plus, précise Gregory Barbezat. C’est un investissement marketing. Il nous offre de la visibilité, du contenu, des histoires à raconter et il nous aide à comprendre les besoins des skieurs que l’on rencontre durant ces journées.»
En somme, Skioo tente de réinventer la mode du ski bus. D’ailleurs, son fondateur ne s’en cache pas: il rêve de recréer une génération de skieurs, si possible, de son propre aveu, «un peu plus rock n’roll que la précédente». Pendant l’hiver qui débute, Skioo va organiser une trentaine de départs – certains avec Uber, d’autres avec différents partenaires ponctuels, depuis les villes suisses vers les cimes alpines. Berne, Bâle, Zurich sont notamment au programme. Le credo de l’entrepreneur: «Faire que le ski redevienne plus fun, moins sérieux, notamment en supprimant les contraintes logistiques de déplacement, de parcage, etc.»
Les contraintes liées à la pratique du ski, c’est le fonds de commerce de Skioo depuis 2012. La société propose des cartes rechargeables, ou fonctionnant par débit automatique, qui facturent le skieur en fonction de son utilisation et selon la grille tarifaire de chaque station. Plus besoin de passer aux caisses ni de choisir le type de forfait en début de journée.
Airbnb, Expedia ou Booking.com
Quelque 25 000 skieurs utilisent déjà ses cartes – gratuitement. En face, une cinquantaine de stations lui reversent une commission à chaque fois qu’un utilisateur fréquente ses pentes. Mais Grégory Barbezat sait qu’il doit encore étoffer son réseau de domaines skiables.
Car parallèlement, il prépare déjà la saison d’hiver 2017-2018. Il négocie avec Airbnb, Expedia ou Booking.com pour créer des offres complètes alliant nuitées et journées de ski. «Les stations de ski sont très intéressées mais en face, les opérateurs ne veulent pas devoir s’adresser à chacune d’entre elles individuellement. Elles veulent un interlocuteur unique», assure-t-il.