Le fabricant jurassien de bracelets électroniques Geosatis décroche ses premiers contrats. Après l’Afrique du Sud, l’entreprise du Noirmont, fondée fin 2011, a convaincu la Lituanie d’adopter son système de surveillance face à la surpopulation carcérale. «Depuis notre création, nous avons déjà livré un millier de bracelets», explique José Demetrio, directeur et cofondateur de l’entreprise.

Geosatis espère conclure deux nouveaux contrats d’ici à la fin de l’année et quatre supplémentaires en 2017. Elle vise non seulement l’Europe, dont la Suisse, mais également l’Amérique du Nord et du Sud ainsi que l’Asie. «Une dizaine de projets pilotes sont en cours», précise José Demetrio.

La société jurassienne a également annoncé l’arrivée de l’industriel Laurent Dassault – fils de Serge Dassault – dans son capital alors qu’elle finalise une levée de fonds de 3 millions de francs. Le montant investi par Laurent Dassault n’est pas connu, mais les deux fondateurs de l’entreprise conservent la majorité du capital. «Geosatis est le seul fabricant européen de bracelets électroniques», précise José Demetrio qui est parvenu à convaincre plusieurs sociétés, dont Swisscom. Elle clôture actuellement un tour de financement de 3 millions de francs. BI, son principal concurrent, se trouve aux Etats-Unis et emploie 800 personnes. De son côté, la société du Noirmont compte 28 collaborateurs – contre dix il y a une année – et prévoit d’engager encore une douzaine de personnes d’ici à la fin 2016. «Nous sommes en pleine croissance», dit José Demetrio, sans toutefois révéler le chiffre d’affaires de son entreprise.

Etablie dans le Jura, l’entreprise possède également un bureau sur le site de l’EPFL. «Nous y développons notamment des logiciels d’analyse permettant d’anticiper un crime. Cela peut se détecter en fonction des mouvements», explique José Demetrio. L’autre avantage du bracelet électronique de Geosatis, attaché à la cheville, réside dans sa solidité. «Il ne peut pas être enlevé, contrairement à certains modèles de nos concurrents», affirme José Demetrio. En outre, il a l’avantage d’allier GPS et radiofréquence, ce qui fait que le prisonnier peut être géolocalisé aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des bâtiments. «Des alertes immédiates sont déclenchées si le logiciel reconnaît une situation suspecte ou une modification risquée du comportement.»

L’un des deux assassins du Père Jacques Hamel à l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray en France était placé sous surveillance électronique par une juge d’instruction. Or, cela ne l’a nullement empêché de commettre son crime. «Son bracelet était uniquement équipé d’un système radio, comme d’ailleurs 10 000 personnes en France. Lorsque ces personnes sortent de chez elles, on ne sait pas où elles se trouvent», dit José Demetrio. En Suisse, les Départements cantonaux de justice et police évaluent le système de Geosatis.