Au sommet, le bitcoin est en passe d’être rattrapé
Innovation
Malgré la mauvaise publicité du virus WannaCry, obligeant les victimes à payer en monnaie virtuelle, cette dernière est repartie à la hausse. L’ether, une autre monnaie développée par une start-up zougoise, semble prête à la rattraper

C’était en mars dernier. Le bitcoin a dépassé le cours de l’or. Un signal que la monnaie virtuelle gagne en crédibilité face à un métal jaune sonnant et trébuchant? Il ne s’agissait en tout cas pas d’un soubresaut sans lendemain puisqu’elle a pris, trois mois plus tard, plus qu’une longueur d’avance.
Un bitcoin valait 2429 dollars vendredi matin, tandis que le cours de l’once d’or s’établissait à 1262 dollars. La cybermonnaie avait atteint son plus haut historique le 24 mai à 2791 dollars avant de s’effondrer de 19% les jours suivants. Malgré cela, les adeptes du bitcoin n’ont pas manqué de s’emballer. Son prix va atteindre 100 000 dollars d’ici 10 ans, disait très sérieusement cette semaine un spécialiste sur CNBC. Cet analyste de Saxo Bank, Kay Van-Petersen, – qui avait déjà prédit que le bitcoin passerait les 2000 dollars cette année – pense que dans le même laps de temps les monnaies virtuelles pourraient compter pour 10% des échanges sur le marché des changes, le plus important marché du monde avec près de 5000 milliards de dollars échangés chaque jour.
Un tiers, ou moins?
Inquiétudes géopolitiques ou économiques, doutes sur les monnaies traditionnelles, adoption par certains régulateurs pour les paiements, plusieurs éléments dopent le bitcoin, mais il n’est pas seul. Il fait face à d’autres concurrents de son espèce, dont l’une en particulier prend de l’ampleur. Car si cet analyste de la banque danoise considère que le bitcoin continuera de représenter au moins un tiers de cybermonnaies en circulation, d’autres le mettent en doute.
Car le bitcoin est de plus en plus talonné par l’ether, la deuxième monnaie virtuelle la plus populaire. Et elle pourrait prendre la première place l’année prochaine déjà, selon Olaf Carlson-Wee, directeur général du hedge funds Polychain Capital, cité par Bloomberg. Notamment parce que le système qui sous-tend son utilisation, la blockchain ethereum est plus sophistiquée que la blockchain utilisée par le bitcoin. «Ce que nous avons vu avec l’ethereum, c’est un écosystème beaucoup plus riche, qui se développe organiquement très, très rapidement, ce qui a poussé la hausse du prix de l’ether, d’ailleurs plus agressive que celle du bitcoin», a-t-il expliqué.
Bitcoin, ether et ripple
La conception de la monnaie et de sa blockchain a germé dans l’esprit d’un programmateur et le premier logiciel a été développé par une fondation zougoise, Ethereum en 2015.
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Vendredi, un ether s’échangeait contre 222,9 dollars. début janvier, il valait… 8 dollars. Et son premier pic avait été atteint en juin 2016 à un peu plus de 20 dollars. Ainsi, la capitalisation de cette monnaie s’élève désormais à un peu plus de 20 milliards, soit un peu plus de la moitié de celle du bitcoin, juste en dessous de 40 milliards.
En termes de parts de marché, l’archidominance du bitcoin diminue aussi. Alors qu’il représentait plus de 85% des monnaies virtuelles en février, il vient de passer sous les 50%. En parallèle, l’ether a grimpé, passant de moins de 10% à plus de 25% du marché. Derrière, le ripple frise les 10%, selon les statistiques de coinmarketcap.com, cité par Bloomberg.