C’est une entrée en force sur le marché du jeu vidéo qu’a annoncée Google mardi soir. La multinationale américaine accélère sa diversification en voulant devenir un acteur majeur du jeu vidéo. Dans les mois à venir, Google lancera Stadia, un service de jeu vidéo en streaming, utilisable depuis un simple navigateur web, sans console.

L’annonce, pressentie depuis plusieurs jours, devrait faire mal aux acteurs bien établis du jeu vidéo que sont Microsoft, Sony ou encore Nintendo. Stadia doit fonctionner depuis n’importe quel navigateur web, que ce soit sur un ordinateur fixe ou portable, un smartphone ou une tablette. Plus besoin de console, plus besoin de CD: l’essentiel se passera dans les centres de données (data centers) de Google, où seront stockés les jeux. Ils seront accessibles ensuite en streaming pour l’utilisateur final. Google ambitionne ainsi de devenir une sorte de Netflix du jeu vidéo.

«Révolution gigantesque»

Anciennement connu sous le nom de Projet Stream, Stadia ne sera rien de moins que «le moteur qui va redessiner les jeux et l’avenir», selon Jade Raymond, qui va prendre la tête du nouveau studio de création de jeux vidéo de Google. Celui-ci se nommera Stadia Games and Entertainment et visera tant les joueurs que les créateurs de jeux. «Nous sommes à l’orée d’une révolution gigantesque dans le jeu, qui va permettre un nouveau niveau de créativité pour les développeurs, maintenant que le data center est votre plateforme», a poursuivi Jade Raymond.

Google compte accélérer la dématérialisation du jeu vidéo en promettant une puissance de calcul correspondant à celles d’une PS4 Pro et d’une Xbox One X combinées. Il faudra en plus bénéficier d’une connexion à internet rapide. La société a évoqué mardi un débit de 15 mbit/s seulement et d’un temps de latence de 40 millisecondes avec ses serveurs. Google promet un lancement instantané des jeux. Il sera possible de partager un écran pour jouer à plusieurs, et d’envoyer par e-mail un lien de sa partie à un ami pour qu’il la continue.

Une nouvelle manette

La multinationale n’a pas encore dit quand exactement ce service sera lancé – ce devrait être dans le courant de l’année aux Etats-Unis, sans date précise non plus pour l’Europe. Aucun prix n’a été articulé, et l’on ne sait pas encore s’il sera possible de jouer en payant un abonnement mensuel ou s’il s’agira de sessions de jeu à l’unité. Le géant du web commercialisera une manette sans fil pour jouer, dont des photos ont été dévoilées, mais son prix demeure pour l’heure secret. Google assure que les affichages 4K, 8K et HDR seront supportés, avec une fluidité de 60 FPS.

On ne sait pas encore quels studios travailleront pour ce projet. Ce sera en tout cas certainement au début le cas d’Ubisoft, qui a déjà mené des tests avec la multinationale.