Divertissement
Achetée 4 milliards de dollars en 2012, la franchise est en passe de devenir la nouvelle poule aux œufs d’or de la multinationale du divertissement. En Suisse romande, le «Réveil de la Force» réalise le meilleur lancement de l’année

Le film le plus attendu de l’année est déjà en train de battre des records. Le Réveil de la Force, dernier opus de la saga Star Wars, a généré 517 millions de dollars (513 millions de francs) de recettes lors de son premier week-end de sortie, amortissant déjà les 200 millions de dollars (198 millions de francs) de coûts de production.
Selon l’institut de recherche et d’analyse Rentrak, le film se glisse juste derrière Jurassic World au classement des meilleures sorties de tous les temps. Et ce, alors que le film n’a pas encore été lancé en Chine, deuxième marché mondial du cinéma.
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32 000 entrées
En Suisse romande, les salles ne désemplissent pas. Près de 32 000 entrées pour Pathé, soit la meilleure sortie de l’année devant Spectre et Fast and Furious 7, alors que la semaine n’est même pas terminée. «La concurrence a préféré éviter de lancer des films au même moment. Star Wars sera seul sur le ring pendant deux semaines encore», explique Umberto Tedeschi, directeur de la programmation. Du côté de Cinepel à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds, on estime avoir fait de «bonnes séances», compte tenu de la météo douce et de la période des fêtes. «Mais le phénomène reste bien en deçà des films Intouchables ou Avatar, rappelle Yves Arbel son directeur. Nous attendons un engouement après Noël.»
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S’il poursuit sur sa lancée, le «Réveil de la Force» pourrait rapporter entre 1,49 et 1,99 milliard de francs au box-office (Avatar et Titanic étant les deux seuls films qui ont réussi à passer cette somme). Les ventes de produits dérivés (jouets, t-shirts, drones) pourraient excéder 5 milliards de dollars, selon Tim Nollen, analyste chez Macquarie Securities. Les investisseurs ne s’y sont pas trompés. Sur les douze derniers mois, le cours de l’action Walt Disney Company a grimpé de 14,4%, pour une capitalisation boursière totale de 175 milliards de dollars (173,5 milliards de francs).
Produits dérivés
Depuis la nomination en 2005 de Robert Iger au poste de directeur général, Disney s’est réorienté, afin de rafraîchir sa gamme de personnages, vers le rachat de studios créatifs comme Pixar (7,4 milliards de dollars en 2006), de licences comme celles de Marvel (4 milliards de dollars en 2009) ou plus récemment de la société de production Lucasfilms. Les studios de Disney sont, eux, toujours à la recherche d’un directeur de l’envergure d’un Jeffrey Katzenberg (père de La Petite Sirène, d’Aladdin ou du Roi Lion), parti en 1994 après un différend avec l’ancienne direction du groupe.
Acheté pour près de 4,1 milliards de dollars en 2012 (4,06 milliards de francs), Lucasfilms pourrait bien devenir la nouvelle poule aux œufs d’or du groupe Walt Disney. D’ici à 2020, cinq nouveaux Star Wars sont attendus (les deux opus qui compléteront la trilogie et trois films indépendants). Dans le même laps de temps, des attractions «galactiques» essaimeront un peu partout dans les parcs thématiques de Walt Disney en Californie et en Floride (un nouveau parc doit d’ailleurs ouvrir ses portes l’année prochaine à Shanghai). Le groupe excelle mieux que quiconque dans l’art du merchandising. En 2014, il a vendu pour 44,6 milliards de francs de produits sous licence. Soit sept fois plus que Warner Bros, son plus proche concurrent.