La Suède juge «irréaliste» la non-participation de Londres au plan européen

Le ministre suédois des Finances a jugé lundi «irréaliste» la non-participation britannique au plan européen de 750 milliards d’euros, soulignant que les pays hors zone euro, comme la Suède ou le Royaume-Uni, seraient aussi largement touchés en cas de débâcle financière. «Il est complètement irréaliste de croire qu’on ne doit pas aider», a déclaré Anders Borg lors d’une conférence de presse à Stockholm, de retour du sommet de Bruxelles. «Je pense qu’il est irréaliste d’imaginer que les Britanniques n’auront pas à participer».

«Londres est le centre financier de l’Europe. Si les financements et les paiements des banques ne fonctionnent plus, il ne se passera pas quelques jours avant que les marchés financiers à Londres soient affectés de façon dramatique», a-t-il souligné. Le ministre britannique des Finances, Alistair Darling, avait indiqué dès dimanche que son pays n’apporterait pas sa garantie au Fonds d’urgence pour aider les pays de la zone euro en difficulté, estimant que c’était du «ressort des pays de l’Eurogroupe».

Bien qu’elle ne soit pas membre de la zone euro, la Suède s’est dite dimanche prête à participer «au cas par cas» et en cas de besoin au mécanisme mis au point pour les 16 pays membres de l’union monétaire. Une éventuelle crise financière européenne mettrait à bas toutes les exportations suédoises, a justifié Anders Borg.

«Si une crise des liquidités affecte le système bancaire, si les banques ont des problèmes de liquidités, cela frappe les exportations d’une telle façon qu’elles s’arrêtent quasiment complètement. Et il est complètement impossible pour des pays dépendant du commerce extérieur comme la Suède de fonctionner dans cette situation», a dit le ministre. La Suède participe à l’enveloppe de 60 milliards d’euros apportée au plan par la Commission européenne, a-t-il souligné.