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En Suisse, Ciba et EMS Chemie offrent les dividendes les plus généreux

Selon la stratégie de placement dite des «Dogs of the Dow», les entreprises qui présentent le meilleur rendement sur dividende réaliseront une bonne performance boursière l'année suivante. La Banque cantonale de Zurich suggère d'appliquer la méthode aux indices suisses SMI et SPI.

L'action d'une firme qui a versé un dividende élevé tend à s'apprécier plus que le marché l'année suivante. A long terme, les valeurs de l'indice Dow Jones aux Etats-Unis confirment cette affirmation, selon la Banque cantonale de Zurich (BCZ). La stratégie dite des «Dogs of the Dow» est basée sur cette observation.

Elle consiste à acheter pour les conserver pendant douze mois les titres des dix sociétés présentant les meilleurs rendements sur dividendes. Dans une note en date du 5 janvier, la BCZ suggère d'appliquer cette méthode sur les indices suisses SMI et SPI. «Il s'agit en général de sociétés de qualité présentant des bénéfices stables, ce qui est attractif dans un environnement où l'on n'attend que de petites variations de cours», estime la banque.

Parmi les grandes valeurs du SMI, le chimiste Ciba SC présente le meilleur rapport entre dividende et cours de l'action: 3,5%. «La rémunération des actionnaires a été améliorée par une réduction de la valeur nominative de l'action, commente Claude Zehnder, responsable du courtage sur actions de la BCZ à Zurich. Cette opération, équivalente au paiement d'un dividende, est fiscalement plus attrayante.» En effet, elle n'est pas assimilée à un revenu taxable, mais au remboursement d'une partie du capital investi.

Le chimiste grison EMS Chemie se classe au premier rang des plus petites valeurs du SPI avec un rendement de 7,8%. Mais celui-ci comprend un versement exceptionnel qui ne sera pas réitéré. Pour 2005, la BCZ s'attend à un rendement de 3,9%. C'est encore nettement plus que les 2,2% offerts par les obligations à dix ans de la Confédération. «Beaucoup d'investisseurs institutionnels qui ont besoin de revenus réguliers vont s'intéresser à ces actions», prédit Claude Zehnder.

Une société fait tache dans la liste de la BCZ: le réassureur Converium. Si son dividende paraît élevé par rapport au cours de l'action, c'est parce que cette dernière s'est effondrée après la découverte, en juillet dernier, que le risque de sinistre aux Etats-Unis avait été sous-évalué. La société n'est pas passée loin de la faillite. Elle ne distribuera vraisemblablement aucun dividende en 2005.

Une stratégie fiable?

Dans un article paru lundi, le Wall Street Journal émet des doutes sur la validité de la stratégie des «Dogs of the Dow». Depuis le début de la reprise en octobre 2002, les entreprises membres de l'indice S & P 500 qui paient des dividendes se sont appréciées de 52% contre 63% pour les autres, remarque le quotidien américain. Or, la baisse de l'imposition des dividendes à partir de 2003 aurait dû conduire à un regain d'intérêt pour les gros dividendes.

Claude Zehnder propose une explication: les entreprises qui ne distribuent pas de dividendes sont celles qui ont le plus souffert de la récession de 2002. Ce sont aussi celles qui ont le plus rebondi depuis que la conjoncture s'améliore. La comparaison du WSJ serait biaisée.