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Pourquoi la Suisse a évité la panne

Enquête sur le black-out.

La réaction des opérateurs électriques suisses à la grande panne européenne du 4 novembre est évoquée dans le rapport d'enquête intermédiaire publié jeudi par l'Union pour la coordination du transport d'électricité en Europe (UCTE) (http://www.ucte.org).

L'absence de coupure massive sur le territoire helvétique, alors que des pans entiers de la France, de l'Allemagne ou du Portugal plongeaient dans le noir à partir de 22h30, a amené les enquêteurs à se poser la question du délestage opéré sur les réseaux de la Confédération. «Pour éviter une surcharge insupportable des réseaux, suite à la coupure survenue en Allemagne, les Français ou les Portugais ont volontairement coupé le courant dans plusieurs de leurs régions, explique Marcel Bial, secrétaire général de l'UCTE. Or en Suisse, cela ne s'est pas produit.» La revue Europolitique, très lue à Bruxelles, en déduit dans son édition d'hier que le rapport final devra, fin janvier, «faire la lumière sur l'attitude des électriciens suisses qui n'auraient pas absorbé leur partie du choc...»

Polémique désamorcée

La réponse suisse désamorce ce début de polémique. Selon Monika Walzer, porte-parole de la structure d'exploitation des réseaux électriques à haute tension Swiss Grid, la panne du 4 novembre ne s'est pas propagée en Suisse car la riposte a été appropriée. Le pompage des lacs de montagne a été interrompu, et la production d'électricité helvétique a été augmentée pour laisser passer la surtension provoquée par l'effet domino, suite à l'interruption malencontreuse d'une ligne dans le nord de l'Allemagne, afin de laisser passer un navire. La faute humaine initiale, soulignée par le rapport, a été compensée. «Nous avons absorbé la surcharge, indique Monika Walzer. C'est pour cela que nos systèmes de sécurité ne se sont pas déclenchés.»