Agro-alimentaire
Les firmes helvétiques, Nespresso en tête, exportent pour plus du double de café que de chocolat et de fromage réunis. A coups de milliards de francs et sans compter le négoce de cette matière première, important sur l’arc lémanique

Après Migros: Nestlé. Début septembre, le distributeur orange a dévoilé des dosettes de café sans capsule, cinq semaines plus tard, au tour du géant veveysan d’en annoncer des versions compostables avec, en toile de fond, un marché du café qui rapporte gros à la Suisse.
A bien des égards, la Confédération n’est pas que le pays du chocolat et du fromage mais aussi celui du café. La Suisse exporte depuis une douzaine d’années plus de café que de chocolat (depuis 2008) et de fromage (2007). Depuis 2011, elle en exporte plus que de chocolat et de fromage réunis.
L’an dernier, le pays a vendu pour près de 3,3 milliards de dollars de café à l’international, plus de deux fois le montant des exportations de chocolat et de fromage réunis (1,5 milliard). La Suisse a importé pour 909 millions de francs de café cette année-là. Les douanes font état, sur le front du café, d’une balance commerciale favorable à la Suisse de 2,4 milliards de dollars en 2021. La Suisse, qui ne cultive pas de café, figure ainsi sur le podium des pays qui en exporte le plus au monde.
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La Suisse exporte surtout le café aux Etats-Unis, en France et en Allemagne – ensemble, ces trois pays ont représenté près de la moitié des débouchés suisses en la matière l’an dernier, selon les douanes. En 2021, les deux principaux fournisseurs de café ont été le Brésil et la Colombie, loin devant les autres.
Il y a bien sûr Nespresso, la filiale de Nestlé qui encapsule tout son café en Suisse romande dans des usines à Orbe (VD), Avenches (VD) et Romont (FR). Mais il existe près de 80 autres torréfacteurs dans le pays, de La Semeuse à Migros, en passant par Nescafé, Caffè Chicco d’Oro ou UCC Coffee Switzerland.
Et il y a la partie moins connue, celle d’un fournisseur notamment. Thermoplan, une entreprise familiale à Weggis, un village des Alpes lucernoises, fournit ainsi à travers le monde, depuis de nombreuses années, des machines à café aux géants comme Starbucks ou Nestlé.
Plaque tournante du négoce
Plus de la moitié du café mondial serait en outre négociée par des entreprises basées en Suisse romande, selon l’Association suisse des négociants en café, qui recense une bonne quarantaine d’entreprises membres. Parmi ces dernières, on peut citer Ecom, Cofco international, Cargill, Volcafé, Louis Dreyfus Company, Sucafina, Nestlé ou Starbucks. Le patron de la division de négoce de ce dernier groupe, à Lausanne, vient de quitter l’entreprise, selon l’agence Bloomberg.
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Des sociétés, comme la Genevoise Farmer Connect, veulent rendre la chaîne d’approvisionnement transparente, des agriculteurs aux consommateurs, par le biais de la blockchain. Les Suisses figurent, enfin, parmi les principaux consommateurs de café, derrière les pays scandinaves, mais devant les Italiens ou les Français, selon l’Organisation mondiale du café.