Neuvième en 2009, la Suisse passe au 13e rang du classement des pays en matière de développement humain. Le rapport annuel du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a été publié ce jeudi. Selon Adam Rogers, porte-parole du PNUD à Genève, la Suisse est mal placée à cause des nouveaux critères retenus pour le calcul du niveau d’éducation cette année.

Pour la première fois, le nombre d’années de scolarisation remplace le taux d’alphabétisation. Autrement dit, le nombre d’années passées sur les bancs de l’école est considéré comme étant plus important que le résultat final. Le PNUD explique ces changements par la nécessité d’obtenir une image plus précise des niveaux d’éducation de chaque pays. La durée moyenne de scolarisation est de 10,3 années en Suisse alors qu’elle est de 12,6 années en Norvège, première du classement, de 12 années en Australie, deuxième, et de 12,5 années en Nouvelle-Zélande, qui complète le podium. Elle se retrouve donc derrière les Etats-Unis, quatrième, et une place devant son voisin français. Adam Rogers minimise toutefois le recul de la Suisse et rappelle que «les écarts entre les 20 premiers pays du classement restent très faibles». En bas de classement, on retrouve le Zimbabwe, la République démocratique du Congo, le Niger et le Burundi.

Le rapport 2010 s’illustre aussi par l’introduction de nouveaux indices. Ceux-ci doivent permettre de mieux prendre en compte les disparités sociales et économiques qui existent au sein des 169 pays observés. Ces nouveaux indices profitent à la Suisse qui se retrouve au 9e rang du classement lorsque l’on prend en compte les inégalités en termes de revenus, de santé et d’éducation et pas simplement les moyennes nationales. La Suisse remonte même au 4e rang, derrière les Pays-Bas, le Danemark et la Suède lorsque l’indice tient compte des inégalités entre hommes et femmes.

Le rapport sur le développement humain, qui prend en compte non seulement le revenu mais aussi la santé et l’éducation pour calculer le bien-être, fête cette année son 20e anniversaire. Pour l’occasion, il examine pour la première fois les tendances à plus long terme, remontant jusqu’à 1970 pour les pays dont les statistiques le permettent. Outre le fait que, dans l’ensemble, les populations sont aujourd’hui en meilleure santé, plus riches et mieux éduquées qu’auparavant, la principale constatation faite par le PNUD est l’absence de corrélation constante entre performance économique nationale et réussite dans les dimensions non monétaires telles que la santé et l’éducation. D’après l’auteur principal du rapport, Jeni Klugman, «des progrès importants sont possibles même sans croissance rapide».