En cette fin de semaine de mi-novembre, ce n’est pas la foule des grands jours dans les grands magasins lausannois. Les responsables ne s’inquiètent pas pour autant. En effet, selon les résultats d’une enquête publiée jeudi par le bureau de conseil E&Y, les Suisses consacreront chacun une moyenne 294 francs pour les cadeaux de Noël. C’est 7% de plus que l’an dernier même si 25% des sondés dépenseront tout au plus 100 francs.

Auteur de l’étude, Martin Gröli, responsable de la division de la grande consommation des Suisses d’E&Y, explique que la hausse des dépenses est liée directement à l’amélioration de l’économie suisse ces derniers mois. «Et malgré les incertitudes persistantes, la confiance est de retour, explique-t-il. Le Brexit, c’est-à-dire la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, n’a pas eu d’effet négatif sur le moral.» Par ailleurs selon lui, le vote ne s’est pas traduit en crise financière tant redoutée sur les marchés financiers et sur l’économie. «Les consommateurs suisses sont confiants et s’attendent à une reprise économique durable», dit Martin Gröli.

La région lémanique est la moins bien lotie

L’étude E&Y qui en est à sa 6e édition cette année, relève que les dépenses pour les cadeaux de Noël ne sont pas homogènes dans tout le pays. La région lémanique est la moins bien lotie, avec des dépenses de 257 francs, soit deux francs de moins qu’en 2015. La Suisse orientale et Zurich caracolent en tête avec un budget de 306 francs par personne.

Pour la première fois en six ans, les femmes dépenseront plus que les hommes pour les cadeaux de Noël. Globalement, la tranche d’âge 36-45 ans prévoit de dépenser 347 francs, soit 16% de plus qu’en 2015. A l’autre extrême, les moins de 35 ans n’y consacreront que 223 francs.

Chez la librairie Payot ou encore chez Fnac à Lausanne, les dernières sorties signées Marek Halter, Amélie Nothomb et Douglas Kennedy sont exposées en bonne place. Selon l’étude d’E&Y, les livres figurent en haut de la liste des cadeaux les plus appréciés. 52% des personnes interrogées investissent dans les livres et les livres électroniques. Et comme le veut la tradition, outre les livres, les Suisses adorent offrir des bons d’achat et des espèces. Un consommateur sur deux choisit cette solution et y consacre jusqu’à 64 francs. Ce qui représente une hausse de 25% par rapport à 2015. Les vêtements et les bijoux n’ont pas la cote; ils baissent de 5%.

Tourisme d’achat

Le commerce spécialisé (bijouterie, librairie, vin) a toujours la préférence des Suisses. Le commerce en ligne a compensé sa perte de 2015 et retrouve son niveau de 2014, à 17% des achats. «Les ventes de Noël sont traditionnellement associées à une promenade en ville, fait remarquer Martin Gröli. Souvent, les consommateurs se rendent dans les magasins spécialisés avec une idée de cadeau précise et profitent des conseils des spécialistes.»

Enfin, malgré la volonté exprimée de défendre le commerce de proximité, 31% des Suisses continuent d’acheter les cadeaux à l’étranger. «Le tourisme d’achat dans les pays limitrophes ne diminue même pas pour Noël, regrette Martin Gröli. Pour moi, les détaillants doivent relever le défi d’attirer la clientèle suisse en proposant des offres personnalisées et innovantes.»

A ce propos, les grands détaillants ne ménagent pas leurs efforts pour séduire la clientèle. Migros reconduira son action qui consiste à consacrer une partie de ses ventes aux organisations humanitaires. L’an dernier, le géant orange avait versé 6,5 millions de francs à quatre organisations suisses. Pour sa part, Manor organise pour la deuxième année consécutive un «Giant Christmas» qui est une campagne d’affichage nationale. Illuminations et décorations créeront une atmosphère chaleureuse dans ses magasins. Le groupe fournira aussi un service gratuit d’emballage à ses clients.