Pourtant, Sulzer Hexis se targue d'une avance technologique d'une année environ sur ses concurrents (par exemple l'américain Plug-Power, le canadien Globalthermoelectric). Ce que ne contestent pas les spécialistes même si ceux-ci, à l'instar par exemple de Hervé Gaudert – qui gère notamment le fonds Waterfund à la Banque Pictet – insistent sur la faible visibilité de ce marché et sur son caractère spéculatif. Or, les concurrents américains précités de Sulzer Hexis sont déjà valorisés à hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars en Bourse. Toujours chez Pictet, Volkan Göcmen, qui suit notamment le secteur des machines, évalue, quant à lui, la valeur de Sulzer Hexis entre 250 et 300 millions de francs, mais reste neutre sur l'action Sulzer. Sur le Vieux Continent, Sulzer Hexis est le premier à avoir obtenu une certification pour un produit en phase de présérie, assure Markus Niederhauser. Ce dernier souligne que Hexis s'emploie actuellement à optimiser ses produits: «Selon nos prévisions, le prix d'une unité (pour une maison individuelle) devrait baisser à 7500 francs d'ici à 2005 et encore de moitié d'ici à 2010.» Selon le business plan présenté l'an dernier, Sulzer Hexis s'est fixé un objectif de 75 millions de francs de chiffre d'affaires en 2005 (1% du marché allemand) et de 950 millions en 2010 (4% du marché mondial). Enfin, le communiqué diffusé mercredi par Sulzer précise que la vente de Burkhard (compresseurs) devrait intervenir lors du premier semestre 2002, probablement dans le cadre d'un MBO (rachat par ses cadres-dirigeants).
Sulzer veut commercialiser en série dès 2004 un système de production d'énergie révolutionnaire
Technologie. Sulzer Hexis vient d'obtenir une certification européenne pour la commercialisation de son système de piles à combustible. L'action Sulzer regagne 6,1% à la Bourse
Pour les groupes technologiques Sulzer et Ascom, soumis depuis des années à des vagues récurrentes de restructurations, les nouvelles technologies constituent le principal facteur susceptible de leur redonner un nouvel élan boursier, avec bien sûr les risques technologiques que cela suppose. Pour le Bernois Ascom, les espoirs sont placés sur la technologie «Powerline» de transmission des données par le réseau électrique. Pour le groupe zurichois Sulzer, les perspectives de croissance les plus prometteuses résident dans la pile à combustible, un système de production d'énergie «propre» – encore embryonnaire au plan des applications – mais sur lequel planchent d'arrache-pied plusieurs grands groupes dans le monde. Or mercredi, Sulzer Hexis – la jeune unité du groupe Sulzer centrée sur la pile à combustible – a franchi un pas important. Sulzer a en effet annoncé avoir obtenu de la part des autorités européennes la certification requise pour la commercialisation de son système de pile à combustible «HXS Première» au sein de l'Union européenne. La société zurichoise ajoute avoir livré, en décembre, «quatre unités de présérie à ses partenaires commerciaux, soit les distributeurs d'électricité allemands EnBW, EWE Oldenburg, EWR Worms ainsi qu'à un consortium autrichien». Alimentées par du gaz naturel, ces unités ont été conçues pour produire de l'électricité et de la chaleur pour des maisons individuelles. Cette percée a permis à l'action Sulzer de gagner 6,1% à 286 francs mercredi, alors que le titre a perdu l'an dernier 67% de sa valeur. «Sulzer estime pouvoir écouler 400 appareils entre 2001 et 2003, principalement en Allemagne, en Suisse et en Autriche. 250 contrats de vente ont d'ailleurs déjà été signés», précise Markus Niederhauser, porte-parole à Winterthour. A la ZKB (Banque Cantonale de Zurich), Carla Barella salue l'obtention de la certification européenne. Elle estime toutefois que pour pouvoir procéder à une évaluation de Sulzer Hexis, il faut attendre le démarrage de la production en série. Ce qui n'est attendu qu'en 2004. Le seuil de rentabilité de Hexis n'est prévu qu'en 2006.
Première en Europe