La spéculation sur les devises nécessite une grande agilité et beaucoup de courage. Le légendaire George Soros, qui avait fait plier la Banque d’Angleterre, est là pour nous le rappeler. Les changes sont le fruit d’une multitude d’influences. Aux côtés des fondamentaux à long terme, comme le solde extérieur de la balance courante, le taux d’inflation (parité du pouvoir d’achat) et la compétitivité internationale, il est important de prendre en compte les facteurs à court terme, comme les mouvements de capitaux, les événements politiques, les attentes des acteurs, les interventions des banques centrales et les taux d’intérêt.

Ces deux derniers ont gagné en importance ces dernières années. Dans une véritable course à la dévaluation entre les Etats, de nombreux gouvernements tentent de tirer avantage d’une baisse de leur monnaie. Le dernier exemple vient du Japon qui, depuis l’hiver dernier injecte massivement des liquidités pour provoquer une baisse du yen sur les marchés des changes. Un autre exemple est naturellement fourni par la Banque Nationale Suisse lorsqu’elle fixe un taux plancher par rapport à l’euro. Après que la communauté internationale ait longtemps fait preuve de compréhension à l’égard de ce procédé, le climat s’est tendu à ce sujet au cours des derniers mois. Il devrait donc être de plus en plus difficile pour la BNS d’affaiblir artificiellement le franc suisse. Quelques monnaies dépendant des matières premières, comme le dollar australien, le dollar canadien et le rand sud-africain sont déjà surévaluées par rapport au franc. A leur égard, il est donc tentant d’adopter une position spéculative à la baisse. Les rumeurs récentes selon lesquelles George Soros chercherait à parier sur une baisse du dollar australien ne sont pas restées sans effet.

A la bourse Scoach, on trouve quatre short Mini-Futures (IACHB, IACHK, IACHD et IACHE). IACH est sans doute le plus prudent puisqu’il s’accompagne d’un stop loss à 1,17 franc, alors que IACHB, à 1,01, est le plus risqué. L’émetteur publie chaque jour un « spread de financement », compris entre 2 et 5% par an. Il rémunère l’émetteur pour la structuration, la couverture, les risques contre lesquels il n’existe pas de protection et d’autres coûts. Le niveau actuel est d’environ 4%. La banque le justifie par la hausse de volatilité et un écart de financement accru dans les marchés du refinancement au jour le jour. Au cours des prochains mois, selon la ZKB, l’ensemble des informations devrait être publié sur son site internet, y compris le niveau de financement et le stop-loss. C’est sans doute bien tardif, mais c’est un pas qui améliorera fortement la transparence.

*Coopération payoff et Le Temps