«Des résultats étincelants», s’enthousiasme un analyste. Il faut dire que Swatch Group a publié mercredi des chiffres détaillés en tous points record. Et le numéro un mondial de l’horlogerie va continuer de surfer sur cette vague cette année, évoquant un début d’exercice prometteur, avec des ventes se développant «très positivement».
L’an dernier, le groupe biennois a fortement accru sa rentabilité. Son bénéfice net a bondi de 20,2% par rapport à 2012, à 1,928 milliard de francs. Le résultat opérationnel s’est apprécié de 17,0% à 2,314 milliards de francs. Alors que l’entreprise est aussi active dans l’entrée et le moyen de gamme, sa marge opérationnelle n’a rien à envier à celle d’un groupe de luxe. Bien au contraire. Pour preuve, à 27,4%, elle dépasse largement celle du leader mondial LVMH, qui a affiché l’an dernier une valeur de 21%. Même sans l’effet du procès remporté contre Tiffany & Co., qui a contribué pour 3 points de pourcentage, elle aurait été supérieure. Dans le cadre de cette affaire, un tribunal arbitral avait contraint le groupe américain de verser plus de 400 millions de francs en dommages et intérêts.
Dividende en hausse de 11%
Swatch Group, avec son portefeuille de 20 marques, a aussi poursuivi son travail de fond, en accroissant encore ses capacités de production. Le groupe, présidé par Nayla Hayek, a consenti des investissements de près de 700 millions de francs dans ses infrastructures, ainsi que dans les points de vente. Cette croissance a – en parallèle – également profité à l’emploi. Les effectifs de Swatch Group se sont ainsi étoffés de 3800 postes l’an dernier, dont plus de 900 en Suisse. Au niveau mondial, le groupe emploie désormais 33 600 collaborateurs.
Pour rappel, le chiffre d’affaires, dévoilé le 10 janvier, a progressé de 8,3% à 8,817 milliards – un record là aussi. Un chiffre à comparer avec les exportations horlogères suisses, qui elles n’ont progressé que de 1,8% sur les onze premiers mois de l’année. C’est dire si le groupe gagne toujours des parts de marché et étend encore son emprise sur le secteur. A l’inverse, cela suggère que l’air devient nettement plus réduit pour d’autres acteurs du segment.
Fort de ces résultats, Swatch Group, dirigé par Nick Hayek, ne va pas oublier ses actionnaires. «En raison des bons résultats 2013 et des perspectives positives pour 2014», dixit le communiqué de presse, le conseil d’administration va proposer à l’assemblée générale du 14 mai, un dividende en hausse de 11,1% par rapport à l’an dernier. Soit, dans le détail, 7,50 francs par titre au porteur et 1,50 franc par action nominative.
D’humeur chagrine, les analystes de Citi constatent une détérioration des liquidités du groupe, pour la troisième année consécutive. Elles s’élevaient ainsi à 1,2 milliard de francs à fin 2013, contre respectivement, 1,8, 2,1 et 2,3 milliards en 2012, 2011 et 2010. Swatch Group annonce toutefois des liquidités, y compris titres de placement, à plus de 1,8 milliard à fin janvier 2014. Un aspect qui s’explique aussi par des rachats. L’entreprise biennoise a en effet acquis l’an dernier la marque joaillière américaine Harry Winston, a pris le contrôle de Rivoli Investment LLC, un groupe exploitant un réseau de distribution au Moyen-Orient comptant plus de 360 commerces de détail et, comme déjà mentionné, investi en masse.
9,5 milliards cette année?
Swatch Group n’entend pas s’arrêter là, parlant d’un début «prometteur» pour toutes les marques. «Pour les montres, ainsi que pour la joaillerie, les ventes se développent très positivement durant le premier mois de l’année», d’après le fabricant des Omega, Longines, Tissot et autres Breguet. Après quatre années de croissance soutenue de la part de Swatch Group, et de l’ensemble de l’industrie horlogère suisse, une saine progression est attendue pour 2014, selon le groupe. Ce qui signifie qu’il s’attend à nouvel exercice record pour cette année. Un de plus. Les analystes de la banque Vontobel anticipent une croissance organique des ventes de quelque 8%. Ce qui les propulserait à 9,5 milliards de francs