Swisscom contre-attaque. Alors que l’opérateur ressent les effets des services gratuits de messagerie concurrents, le voici qui lance sa propre application. Mardi, Swisscom a présenté à Zurich un programme pour téléphones mobiles permettant d’envoyer gratuitement des messages texte et d’effectuer des appels sans frais. Une manière de répliquer à WhatsApp (messagerie gratuite), Skype et Viber (appels gratuits).
Baptisée «iO», l’application gratuite de Swisscom est disponible tant sur les iPhone que sur les smartphones équipés d’Android, le système de Google. Le programme scanne le carnet d’adresses et permet d’envoyer des messages texte et d’effectuer des appels via Internet, en utilisant soit le réseau de téléphonie mobile (3G ou 4G), soit le Wi-Fi. Swisscom ne court-il pas le risque de cannibaliser ses propres offres payantes? «Non, nous sommes une entreprise globale de télécommunications, plus seulement un opérateur, répond Urs Schaeppi, directeur de Swisscom pour la Suisse. Nous fournissons désormais un accès à Internet illimité à nos clients via nos abonnements Infinity, libre à eux d’en faire ce qu’ils désirent. Et nous pensons faire la différence face aux offres concurrentes avec la qualité de notre nouvelle application.»
Le directeur affirme que son entreprise est «robuste» face à la concurrence. Mais malgré le lancement, mi-2012, des abonnements Infinity illimités, le nombre de SMS envoyés par ses clients baisse. Ces trois derniers trimestres, ce chiffre est passé de 694 millions à 677 pour chuter à 628 millions au premier trimestre 2013.
35 000 utilisateurs
Pour Swisscom, le défi sera de rendre son application – utilisable par les clients de tous les opérateurs – populaire. «Nous nous lancerons dans du marketing viral sur Internet et sur les réseaux sociaux. Sans avoir rien fait, 35 000 personnes ont déjà téléchargé «iO» lundi», répond Urs Schaeppi. En face, WhatsApp revendique 27 milliards de messages échangés en 24 heures. Le service compterait 250 millions d’utilisateurs.
Urs Schaeppi met en avant le fait que «les données sont stockées en Suisse» – pour mémoire, l’opérateur vient de geler un projet de délocaliser une partie de ses services informatiques à l’étranger. Le directeur poursuit: «Nous lancerons bientôt un service de visiophonie au sein de «iO», ainsi que des conversations texte par groupe.» L’application permet aussi, en payant, d’effectuer des appels vers des postes fixes en Suisse et de téléphoner moins cher de l’étranger.