Le début d’année 2017 a été marqué par une nouvelle légère détérioration sur le front de l’emploi en Suisse. En janvier, le taux de chômage helvétique s’est établi à 3,7% (+0,2 point sur un mois), son niveau le plus élevé depuis avril 2010. Cette hausse a été attribuée principalement à des facteurs saisonniers par le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO). En termes désaisonnalisés, le taux de chômage est resté stable à 3,3%.

Pic à Neuchâtel

En Suisse romande, il a été le plus élevé dans les cantons de Neuchâtel (6,6%), Genève (5,7%) et du Jura (5,3%). Il a été moins élevé dans ceux de Vaud et du Valais avec 5,2%, tandis qu’il n’a atteint que 3,2% à Fribourg.


Interactif. Notre carte des suppressions d’emplois depuis 2015


Le nombre total de sans-emploi a, lui, en revanche continué de croître. A fin janvier, 164 466 personnes étaient inscrites au chômage, soit 5094 de plus qu’à fin décembre. En comparaison, en 2016, le nombre moyen de chômeurs s’était établi à 149 300 personnes.

Si en 2015, à la suite de l’abandon du taux plancher par la BNS, les annonces de licenciement ont été le plus souvent effectuées par des PME, les grands groupes leur ont emboîté le pas à partir de 2016. Des entreprises comme Zurich, Swisscom ou même les CFF ont annoncé des coupes à coup de plusieurs centaines d’emplois depuis l’an dernier.

«Stagnation persistante», selon le KOF

Les indicateurs se rapportant au marché du travail publiés récemment fournissent des signaux contrastés. Publié lundi, l’indicateur KOF de l’emploi, fondé sur les réponses de 4500 entreprises en Suisse, indiquait toujours une valeur négative située à –2,1 points pour le premier trimestre 2017, après –3,1 points au quatrième trimestre. Selon le Centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ, qui évoque une «stagnation persistante», cette valeur négative suggère que la relance se fera encore attendre sur le marché du travail en Suisse. Une valeur négative de l’indice – comme c’est le cas depuis deux ans maintenant – signifie que le nombre d’entreprises envisageant une réduction de leurs effectifs est supérieur à celui des sociétés qui prévoient de les augmenter.

Hausse des offres d’emploi publiées selon Michael Page

Heureusement, des enquêtes récentes émanant de sociétés privées spécialisées dans le placement de personnel se montrent un peu plus optimistes. Ainsi, le Swiss Job Index de Michael Page s’inscrit en nette hausse sur un an. La société, qui évoque «un bon démarrage en 2017», observe que les offres d’emploi publiées ont progressé de 33% entre janvier 2016 et janvier 2017. Les plus fortes progressions durant cette période se rapportent à la Suisse centrale (+55% sur un an), alors que le nombre d’offre d’emploi n’a crû que de 25% dans la région lémanique et à Zurich. Pour le seul mois de janvier, le nombre d’offres d’emploi a toutefois affiché un léger recul (–1,3%) par rapport à décembre.