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Dès le mois de juillet, «Le Temps» et Heidi.news se trouveront sous le même toit, à Genève. Cette cohabitation permettra aux équipes de mettre certaines forces en commun, tout en préservant leur identité

Madeleine von Holzen, rédactrice en chef du «Temps» et directrice éditoriale de «Heidi.news», ainsi que Tibère Adler, directeur général des deux titres, répondront à vos questions mercredi 26 mai de 14h à 15h lors d’une vidéoconférence en ligne. Cliquez ici pour participer.
Créer un média en 2019 en partant d’une page blanche pouvait sembler pure folie. C’est pourtant bien l’entreprise dans laquelle se sont alors lancés l’ancien dirigeant de presse Tibère Adler (actuel directeur général du Temps) et le journaliste Serge Michel (actuel rédacteur en chef adjoint du Temps), rejoints par le directeur artistique Jérôme Bontron. Deux ans plus tard, les premiers objectifs sont atteints: Heidi.news s’est fait une place dans le paysage médiatique suisse; 6500 lecteurs sont des abonnés payants et 19 000 personnes reçoivent les newsletters. Le rachat du titre par Le Temps, grâce au soutien de la Fondation Aventinus, permet un nouveau développement. Il offre aussi l’opportunité au Temps de construire de fructueuses collaborations avec cette équipe affûtée et enthousiaste.
Un journalisme «utile»
A ce propos
Heidi.news décrit son journalisme comme «ouvert, utile et audacieux». Un site internet sans publicité, construit autour de «flux» d’informations sur quelques thèmes bien choisis, des publications sur papier ponctuelles pour fêter le grand reportage et l’enquête, des newsletters au ton intimiste et partant des quatre coins du monde, voilà la base de Heidi.news. Des choix assumés, le développement d’une expertise sur un nombre limité de thématiques et de nouveaux formats sont quelques-unes des clés du succès.
Le flair journalistique des corédacteurs en chef Serge Michel et Paul Ackermann et leur capacité à penser les sujets différemment sont également une part importante de l’alchimie. Le lecteur tombe en effet régulièrement sur des articles qui semblent sortir de nulle part, se démarquant de l’agenda imposé par l’actualité. Plusieurs récits ont eu un important écho, comme la toute première exploration, «La révolution des toilettes», rédigée par Arnaud Robert, lauréat du Swiss Press Award 2020, ou l’immersion de Sami Zaïbi «Au cœur de la complosphère».
Sur le plan des contenus, Heidi.news avait l’intention de lancer un nouveau flux par semestre, en démarrant avec la science et la santé. Mais dès l’apparition du Covid-19, l’équipe a su concentrer ses efforts sur la pandémie, développant une expertise reconnue sur ce terrain, la volonté initiale des cofondateurs étant de «faire autorité sur un petit nombre de thématiques».
Ecoute active des internautes
Les formats proposés, rapides et faciles à consulter grâce à une mise en pages structurée ou, au contraire, longs et découpés en nombreux épisodes pour une meilleure narration, ont aussi constitué la marque de fabrique de la maison. Autre spécialité: l’écoute active des internautes, le traitement de leurs questions notamment, et une attention toute particulière portée à l’ergonomie et au marketing éditorial. Dernier exemple en date: une fonctionnalité qui permet aux abonnés d’offrir des articles payants à leurs amis.
Offres croisées
La suite se construira avec Le Temps. Quelques projets communs seront visibles à la rentrée 2021, ainsi que des renvois ou reprises ponctuelles de part et d’autre et des offres commerciales croisées. A l’évidence, les expériences des deux rédactions sont très différentes, et leur histoire respective l’est aussi. C’est bien tout l’intérêt de la démarche. Heidi.news conservera son identité et sa singularité, construites avec ses actionnaires et ses abonnés de la première heure. Le Temps fera de même.
Le rachat de la structure par Le Temps ne change rien au modèle économique, basé sur le principe du contenu payant, principalement par abonnement. Car l’objectif des deux titres est, là encore, le même: produire un journalisme de qualité, utile à la société. Le succès viendra donc bien de la capacité, pour Le Temps comme pour Heidi.news, de rencontrer et accroître leurs lectorats respectifs.