Une fête après l’autre. Les deux associés de Terrabloc avaient à peine fini de célébrer leur victoire au Prix SUD (Start-Up Durable), organisé par Le Temps, jeudi soir, qu’ils avaient rendez-vous le lendemain matin avec les deux conseillers d’Etat vaudois Jacqueline de Quattro et Pascal Broulis.

Vendredi, Rodrigo Fernandez et Laurent de Wurstemberger ont souri devant les photographes, pelle en main, pour la pose de la première pierre de la future Maison de l’environnement. A Vennes, sur les hauts de Lausanne, elle regroupera les 160 employés de la Direction générale de l’environnement (DGE).

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Pourquoi Terrabloc était-elle invitée? Parce qu’elle a été mandatée pour réaliser quelque 800 m² de blocs en terre crue servant à ériger les murs de quatre étages qui s’élèveront autour des deux atriums du bâtiment.

Le montant de la commande n’est pas communiqué. Mais il sera plus élevé que les 110 francs par mètre carré habituellement facturés par Terrabloc. Car pour la première fois, l’entreprise produira non pas des briques de 30 cm, mais des pans, qu’elle a baptisés «Terrapad», de 80 cm de haut et 30 cm d’épaisseur. La technique restera la même, mais parce que les blocs sont de plus grande taille, «elle comporte plus de risques de fissuration», indique le cofondateur de Terrabloc, Rodrigo Fernandez.

La terre qui constituera les Terrapad sera extraite sur le chantier de Vennes. Mais les blocs seront conçus à Allaman (VD). Environ six jours seront nécessaires, durant le mois de novembre, pour mouler les quelque 6400 éléments à l’aide de la presse vibrante que les deux associés empruntent à l’entreprise Cornaz. La commande sera livrée au printemps prochain, pour un bâtiment qui devrait être inauguré à l’été 2021.

A la place du pisé

Sur le papier, dans le projet du cabinet d’architecte Ferrari et de l’entreprise générale JPF, les murs des atriums devaient être réalisés en pisé, qui consiste en un compactage de la terre dans des coffrages. Mais, en raison des difficultés et des coûts inhérents à cette technique ancestrale, cette voie a finalement été abandonnée au profit de la technique cousine proposée par Terrabloc.

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La future Maison de l’environnement a valeur d’exemple. Pompe à chaleur et panneaux solaires serviront à l’alimenter. Côté construction, son enveloppe extérieure et sa structure porteuse seront réalisées en bois. Les 4500 m³ nécessaires sont majoritairement de l’épicéa provenant des forêts cantonales, communique la DGE. Globalement, la construction de ce bâtiment est devisée à 18 millions de francs.