voiture
Le fabricant de voitures électriques haut-de-gamme propose depuis une dizaine de jours un système de pilotage semi-automatique. Le garage de Genève organisait jeudi une démonstration

Jeudi après-midi, sur l’autoroute de contournement de Genève. Le symbole «Autopilot» s’affiche soudain sur le tableau de bord. Une légère pression sur le clignotant. Une fraction de secondes plus tard, la voiture accélère seule, se déporte sur la piste de gauche et dépasse le semi-remorque qui se trouvait juste devant. La première fois, la prise de contrôle totale de la Tesla par son système «Autopilot» surprend. Le véhicule, sans aucune autre action que la pression sur le clignotant, a accéléré et le volant a bougé seul. C’est une étrange sensation: le conducteur devient presque passager. «Attention, selon la loi suisse, vous devez garder en tout temps les mains sur le volant» sourit le porte-parole de Tesla. Il vaut mieux: quelques secondes plus tard, une voiture de police nous dépasse.
Vidéo. Le test de la Tesla par notre journaliste
Mi-octobre, Elon Musk, directeur de Tesla, annonçait une mise à jour logicielle majeure de ses véhicules, destinée à les rendre semi autonomes. Mise à disposition d’abord des clients américains, puis européen, ce nouveau service est depuis peu disponible en Suisse pour les propriétaires de ces berlines électriques de luxe. Jeudi, Tesla organisait à Genève une démonstration de ce nouveau système d’aide no seulement de conduite, mais aussi de parcage. Des nouveautés qui devraient permettre au constructeur américain de tripler ses ventes en Suisse cette année par rapport à 2014.
Comme un smartphone
Pour Tesla, la voiture est comme un smartphone: elle est mise à jour régulièrement via l’envoi d’améliorations logicielles. D’ailleurs, chaque Tesla est équipée d’une carte SIM la reliant directement à Internet via le réseau de téléphonie mobile. La fonction «Autopilot» est intégrée dans la mise à jour 7.0, toute récente. Elle exploite au maximum les capteurs intégrés dans la voiture: un radar à l’avant, douze capteurs ultrasons positionnés sur tous les côtés détectant ce qui se passe dans un champ de 5 mètres et une caméra grand angle orientée vers l’avant. Le premier modèle de Tesla coûte un peu plus de 70000 francs.
Elon Musk, directeur de Tesla, avait prévenu: pour que «Autopilot» fonctionne de manière efficace, il faut rouler sur des routes disposant d’un bon marquage, clair, des lignes. La voiture dit elle-même au conducteur quand cette fonction peut être activée. D’après les tests, cela ne fonctionne pas en ville: le marquage est trop dense et peu lisible. Et la vitesse moyenne inférieure à 40 km/h. Par contre, «Autopilot» fonctionne bien en périphérie et très bien sur l’autoroute. La voiture perçoit bien l’environnement autour et estime bien la vitesse des autres véhicules. Dans un seul cas, une intervention manuelle a été effectuée, la Tesla voulant doubler alors que, semble-t-il, un véhicule arrivait à trop grande vitesse sur la voie de gauche.
Parcage automatique
Le véhicule est aussi capable d’accélérer, de freiner et de s’arrêter de manière optimale en ville. La Tesla sait lire les panneaux de limitation de vitesse (mais pas les feux de signalisation). Elle offre un pilotage ainsi très doux et efficace dans des bouchons en ville, par exemple.
La voiture est aussi désormais équipée d’une fonction de parcage automatique: lorsque le véhicule roule à moins de 24 km/h, ses capteurs lui indiquent lorsqu’une place de parc latérale est disponible. Un clic sur l’immense écran tactile à droite du tableau de bord, et la Tesla se parque toute seule, sans qu’il n’y ait besoin de toucher le volant ou mettre des gaz. Bluffant. D’autres constructeurs proposent des services comparables. Ainsi, Volvo a lancé son Park Assist Pilot, qui permet non seulement de parquer automatiquement en créneau, mais aussi en avant. Si la voiture tourne elle-même le volant, le conducteur garde le contrôle des gaz avec Volvo.
En Suisse, Tesla poursuit sa progression. Selon les chiffres officiels de Berne, 213 avaient été immatriculées en 2013, depuis aout de cette année là. Le chiffre s’est élevé à 496 l’an passé, pour atteindre, pour les seuls neuf premiers mois de cette année, les 1149 unités. Tesla propose neuf borne de recharge gratuites sur les grands axes autoroutiers de Suisse.