A son tour, Jean-Claude Juncker plaide pour une limitation des bonus bancaires
bonus
Les ministres des Finances de la zone euro sont à Bruxelles pour préparer le sommet du G20 sur la réforme financière de Pittsburgh, les 24 et 25 septembre. Leur chef de file s’est dit en faveur de la proposition française d’une limitation internationale des bonus bancaires.
Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a apporté son soutien mercredi à la proposition française d’une limitation internationale des bonus bancaires en vue du prochain sommet du G20, idée qui en revanche ne séduit guère les Britanniques.
«J’appuie tout à fait les propositions qui sont faites par la France» en vue du G20 de Pittsburgh aux Etats-Unis les 24 et 25 septembre, a déclaré le président luxembourgeois de l’Eurogroupe aux journalistes en arrivant à Bruxelles à une réunion avec ses collègues.
Nicolas Sarkozy a annoncé la semaine dernière son intention de prôner au G20 une limitation des bonus bancaires au niveau international, suite à l’annonce en France de mesures acceptées par les banques pour limiter les primes versées à leurs traders. De nombreux patrons de banques estiment en effet qu’une telle mesure de plafonnement limitée au seul niveau national serait inefficace si elle n’était pas suivie dans les principaux pays.
«Nous avons des propositions très fermes pour mettre de l’ordre dans les questions de bonus et de rémunérations», a déclaré à son arrivée mercredi la ministre française des Finances Christine Lagarde, en parlant d’une question «emblématique».
Après la crise qui a ébranlé la planète financière l’an dernier suite à un excès d’opérations hautement spéculatives sur les marchés, les banques ont repris leurs habitudes et recommencent à verser de généreuses primes à leurs meilleurs traders. Une tendance qui suscite l’incompréhension dans l’opinion publique dans la mesure où nombre de ces établissements ont été sauvés ou aidés par l’argent du contribuable.
Circonspection de Londres et Washington
Mme Lagarde a dit vouloir «essayer» de rallier ses partenaires européens à la propositions française, sans être sûre d’y parvenir. La proposition de M. Sarkozy a déjà été soutenue par l’Allemagne mais la Grande-Bretagne, qui abrite la City, principale place financière européenne, et les Etats-Unis sont plus réservés.
Paris peut compter sur l’appui de Bruxelles. Le commissaire chargé des questions économiques, Joaquin Almunia, a jugé mercredi «globalement appropriées» les mesures de limitation de bonus telles que celles que vient d’annoncer la France.
Les banques françaises ont accepté la mise en place d’un système de bonus-malus, avec versement différé d’une partie du bonus. En vertu de ce nouveau système, si les performances ne sont pas au rendez-vous dans la durée, la partie différée du bonus ne serait pas versée.
Cette mesure est en ligne avec des recommandations faites par la Commission européenne en avril. «Je pense que les Etats membres devraient suivre les consignes de notre recommandation» incluant justement le paiement différé de la majeure partie des bonus, a répété mercredi M. Almunia.
Les ministres européens des Finances sont réunis mercredi à Bruxelles pour tenter d’adopter une position commune en vue du sommet du G20, qui doit permettre de discuter de nouvelles mesures pour discipliner les marchés financiers et retrouver le chemin de la croissance.