Difficile de faire des prévisions
Jusqu’ici, les banques centrales ont défendu l’idée que le sursaut des prix n’était «que» transitoire et voué à s’apaiser rapidement. Mais la semaine dernière, lors de sa dernière réunion, la Réserve fédérale américaine (Fed) a reconnu qu’il était «très difficile de prédire la persistance et les effets» des problèmes de logistique. Jerome Powell, président de l’institution, avait estimé que la situation était très incertaine mais que l’inflation devrait «certainement baisser d’ici au deuxième ou au troisième trimestre» de l’année prochaine. La Fed avait alors annoncé la réduction de son programme de rachat d’actifs à partir de la fin du mois.
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Les bourses n’ont guère apprécié cette flambée des prix. Wall Street a ouvert mercredi en baisse. La situation était plus mitigée en Europe où certains indices, dont le SMI, restaient dans le vert. L’inflation est un sujet qui préoccupe de plus en plus les marchés, l’hypothèse d’une inflation transitoire faisant de moins en moins l’unanimité.
Inquiétudes
Mais les marchés et les banques centrales ne semblent pas sur la même longueur d’onde. Dans une note publiée avant les statistiques de l’inflation aux Etats-Unis, Stéphane Monier, responsable des investissements chez Lombard Odier soulignait qu'«aux Etats-Unis comme en Europe les annonces des banques centrales sont allées à l’encontre des attentes» des marchés qui voyaient «une inflation durablement élevée» et anticipaient «une première hausse des taux directeurs plus tôt que prévu». A son avis, «les mois à venir mettront les nerfs des marchés et des banques centrales à l’épreuve, tandis que le risque de faux pas en matière de politique monétaire augmente».
Mais le renchérissement n’inquiète pas que les marchés. «Inverser la tendance de l’inflation, qui ne cesse de s’accélérer, est une priorité absolue pour moi», a déclaré Joe Biden mercredi dans un communiqué cité par l’AFP. «L’inflation fait mal au portefeuille des Américains», a considéré le président.
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L’inflation n’apparaît pas qu’aux Etats-Unis. Elle s’observe dans le monde entier. Mercredi, le Brésil a également publié des chiffres au plus haut depuis 2002, à +10,67% en octobre sur un an. La même statistique publiée en Grèce atteint +3,4%. En Allemagne, elle a été confirmée à +4,5% pour le même mois. En Chine, les prix à la production ont bondi de +13,7%, un plus haut en vingt-six ans. En Suisse, l’indice des prix à la consommation a été publié la semaine dernière. La hausse pour la même période, de 1,2%, est plus modeste.