Jean-Daniel Gerber, secrétaire d'Etat à l'économie, se lève à l'aube, soit à 5h30. La musique classique accompagne tous ses matins, source d'inspiration pour des journées forcément denses.
Avant qu'il n'arrive à son bureau sis Effingestrasse à Berne, à quelques encablures du Palais fédéral, l'ancien directeur de l'Office fédéral des réfugiés s'est déjà fait une idée de l'actualité. Nouvelles de la Radio suisse romande et lecture de la NZZ. Un peu à l'image d'Helmut Kohl, ancien chancelier allemand, qui lisait tous les matins le vénérable quotidien alémanique. Dans la journée, ses services lui livreront une revue de presse plus détaillée. Par contre, le Bernois ne regarde jamais le journal télévisé. «Pas assez d'infos.»
Ses journées de travail durent environ douze heures. «Ma femme me demande souvent avec qui je suis marié, mon travail ou elle...» Réunions de travail et rendez-vous se succèdent à un rythme effréné. Sans parler du samedi et du dimanche, ou encore des nombreux déplacements qu'il est appelé à faire à l'étranger dans le cadre de missions économiques.
Auparavant les conseillers fédéraux voyageaient peu. Du coup, les secrétaires d'Etat s'en chargeaient. Mais depuis quelques années, les sept sages apprécient de plus en plus de bourlinguer. Ce qui n'a pas pour autant diminué les voyages de leurs fidèles acolytes. Cette année, Jean-Daniel Gerber s'est déjà rendu aux Etats-Unis, à Bruxelles, au Mexique, en Egypte et en Jordanie. «Je ne me plains pas, j'ai choisi cette voie.»
Au bureau à vélo
Son programme de voyages pour la deuxième partie de l'année n'est pas encore arrêté. Il dépendra de sa nouvelle cheffe, Doris Leuthard. Jean-Daniel Gerber ne s'attend pas à une grande inflexion avec la nouvelle conseillère fédérale. Quoi qu'il en soit, il sera fidèle au poste et devrait rencontrer Doris Leuthard deux à trois fois par semaine, comme il le faisait avec son prédécesseur. Le secrétaire d'Etat à l'économie se fait un devoir de fixer des priorités claires et de les faire appliquer, dans le respect de son mandat.
Jean-Daniel Gerber se dit technophile, mais avoue ne pas toujours maîtriser toutes les différentes subtilités des appareils qu'il utilise. Il reçoit une cinquantaine de courriels par jour, après filtrage par sa secrétaire. «Ceux qui en accumulent plus de 300 par jours sont mal organisés.» Le secrétaire d'Etat travaille sur PC comme sur son ordinateur portable, qu'il prend régulièrement à la maison pour poursuivre ses tâches.
Dans ce programme chargé, le haut fonctionnaire concède qu'il lui manque parfois du temps à consacrer aux réflexions de long terme. Il s'octroie par contre quelques moments deux à trois fois par semaines pour le jogging et la gymnastique. Il se rend aussi au Palais fédéral en vélo. Jean-Daniel Gerber indique qu'il a n'a jamais planifié sa carrière mais saisi les opportunités au vol. Une devise le guide au quotidien: en quête du meilleur.