Samuel Guillet: Nous répliquons l'ensemble de la courbe des taux. Un investisseur qui choisirait les deux XMTCH pour répliquer l'indice devrait rééquilibrer son portefeuille chaque fois qu'une obligation passe de la catégorie des plus de sept ans à celle des moins de sept ans. Il devrait vendre une partie de son segment en obligations longues et acheter le segment plus court, ce qui implique des frais. De plus, l'ETF basé sur les obligations de un à trois ans n'a pas encore été activé. Personne n'a pu l'acheter. L'investisseur qui choisit ces véhicules ne peut donc pas être exposé sur cette période. Les ETF sont destinés à ceux qui ont une idée précise de ce qu'ils veulent, duration courte ou longue. Nous nous adressons à ceux qui ne prennent pas de pari sur l'évolution des taux mais qui veulent une exposition totale aux obligations de la Confédération.
– Et du côté des frais, comment vous comparez-vous?
– Nous venons de faire supprimer par Gerifonds, la société de direction du fond, la commission de distribution, qui sert à payer des rétrocessions. Elle s'élevait à 10 points de base (0,1%). Nous ne payerons plus aucune rétrocession à qui que ce soit. Il s'agit de réduire les frais car ils étaient un peu élevés. Chaque frais supplémentaire implique une sous-performance face à l'indice. Le TER du fonds (ndlr: ratio annuel des frais totaux) devrait passer à 32 ou 33 points de base. Il était de 51 points selon le dernier rapport annuel. L'investisseur qui achète ou qui vend des parts paie 15 points de base (inclus dans la VNI). Cette commission revient au fonds lui-même et non pas à la société de direction ni au gérant. Comme les coûts effectifs de réaménagement du portefeuille, suite à des achats ou des ventes de parts, sont inférieurs à ces 15 points, le fonds gagne dans l'opération quelques points de base. Ils permettent de réduire le TER. En apparence, les ETF semblent meilleur marché. Si vous prenez les frais cachés, ils ne le sont pas. L'écart ou spread, qu'ils encaissent entre le prix d'achat et de vente en est un.
– Comment recopiez-vous l'indice?
– Nous ne cherchons pas à le copier exactement mais nous utilisons une méthode de réplication par échantillonnage optimisé. Nous détenons 17 des 19 titres que compte l'indice. Deux titres de l'indice, qui ont un profil de risque comparable à celui du reste du portefeuille, en sont absents. En novembre de l'année passée, une prime élevée s'est développée sur les obligations de la Confédération. Elles étaient devenues très chères. Pour éviter de trop payer, nous nous sommes tournés vers des obligations comparables, qui ne font pas partie de l'indice. Le règlement du fonds nous le permet. Il s'agit des obligations de la Centrale des lettres de gage, émises par les Banques cantonales suisses. Avec notre méthode nous ne sommes pas obligés de coller à l'indice, quand une obligation y entre ou en sort. Nous pouvons différer ou anticiper les transactions d'un ou deux jours, ce qui nous permet d'optimiser les coûts, au profit des investisseurs. Quand une obligation avec une échéance proche de l'échéance moyenne du portefeuille arrive sur le marché, je ne suis pas obligé de l'acheter. Elle ne change pas l'équilibre du portefeuille. Si une obligation avec une échéance proche de la moyenne du portefeuille arrive sur le marché, je ne suis pas obligé, dans ce cas-là, d'en vendre d'autres.