Trois Romands dans le top 10 des courtiers d’assurances
Classement
Le métier classique de courtier d’assurances permet toujours de gagner de l’argent, si l’on en croit Martin Kessler, président du plus grand groupe de la branche, selon le classement réalisé par «Schweizer Versicherung»

Ni plus ni moins que 14 400 agents d’assurances sont inscrits à la Finma, l’autorité de surveillance des marchés financiers. Environ 7000 d’entre eux sont des agents liés (c’est-à-dire salariés d’un groupe d’assurance). La tendance est à la hausse des agents indépendants malgré la pression à la consolidation, selon un dossier du magazine «Schweizer Versicherung», (édité par Ringier Axel Springer Suisse, tout comme «Le Temps»).
Cette évolution peut surprendre dans le contexte de l’assainissement du marché en cours depuis quelques années. Sous l’impulsion des plus grands courtiers d’assurances et de leurs fusions et acquisitions, les contours de la branche ont été modifiés. Il apparaît que de plus en plus d’agents liés franchissent le pas et deviennent indépendants.
Kessler & Co arrive en tête
Le magazine a établi le classement des plus grands courtiers d’assurance en Suisse en fonction de leur chiffre d’affaires. Ses recherches permettent de constater que Kessler & Co, à Zurich, arrive en tête avec 100 millions de francs de chiffre d’affaires, 1,26 milliard de francs de recettes de primes et 254 collaborateurs. L’entreprise s’apprête à procéder à un passage de témoin de la troisième à la quatrième génération.
Trois Romands s’installent au sein des dix premiers. Il s’agit de Swiss Risk & Care (2e), à Genève, avec 45 millions de francs de chiffre d’affaires, IBC (6e) à Lausanne, avec 21 millions de francs sans prendre en compte son partenaire bernois VersicherungsPartner Bern, et Sorrel-IES (8e ex aequo), à Genève avec 13 millions de francs.
«Il est toujours possible de gagner de l’argent avec le courtage d’assurance classique», déclare Martin E. Kessler, président du conseil d’administration du leader suisse. A noter que Marsh, le géant du courtage américain, dispose d’une participation de 25% dans Kessler & Co. La collaboration existe depuis 1998.
Attention au règlement des sinistres
Pour être rentable, il faut faire preuve d’une grande efficience, selon Martin E.Kessler. D’autant que la numérisation ne cesse de gagner de l’importance en matière de gestion du risque. Mais la complexité et la diversité des défis des clients obligent les courtiers à investir dans le conseil personnalisé et le savoir-faire spécialisé, selon le broker.
«La collaboration avec les assurances est, dans l’ensemble, bonne», déclare Martin E.Kessler, lequel est en outre vice-président de l’association qui regroupe les plus importants courtiers, la Swiss Insurance Brokers Association (SIBA). Le rôle du courtier est maintenant reconnu, mais la réglementation des sinistres s’est, à son goût, détériorée. Le leader suisse observe que, lors des sinistres majeurs, les négociations avec les assureurs sont lentes et difficiles. De plus en plus souvent, le courtier doit accompagner l’assuré dans le cadre de procédures juridiques. A terme, cela ne peut être que préjudiciable à la réputation de l’assurance, selon Martin E.Kessler.