Uber réduit ses pertes trimestrielles malgré un chiffre d'affaires en baisse
Transport
La multinationale californienne n'a pas atteint la rentabilité espérée en raison des restrictions liées à la crise sanitaire. En revanche, sa branche livraisons de repas a connu un bond de 224% sur un an

Uber a perdu 968 millions de dollars (798,7 millions d'euros) au quatrième trimestre 2020, contre 1,1 milliard (910 millions d'euros) à la même période l'année dernière, malgré des revenus qui ont chuté de 16% à cause des restrictions de déplacement liées à la pandémie. Sur toute l'année 2020, les pertes d'Uber se sont élevées à 6,8 milliards de dollars (5,6 milliards d'euros), soit une amélioration de 20% par rapport aux 8,5 milliards (7 milliards d'euros) perdus en 2019.
Son titre a perdu plus de 2% dans les échanges électroniques à Wall Street après la clôture de la Bourse mercredi, ses résultats étant inférieurs à ceux attendus par le marché.
Le leader mondial de la réservation de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) n'a jamais dégagé de profits. Avant la pandémie, il pensait atteindre le Graal de la rentabilité au dernier trimestre 2020. Mais au printemps il a indiqué que cet objectif serait retardé de plusieurs trimestres, à cause de la crise sanitaire.
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Optimiste sur ma future rentabilité
«Uber a fini 2020 avec des impacts négatifs majeurs pour les courses en VTC à cause de la résurgence des cas de coronavirus, mais aussi une croissance solide et continue de leurs affaires dans la livraison», a réagi Eric Haggstrom du cabinet d'analystes eMarketer. «2021 devrait être une année exceptionnelle avec les campagnes de vaccination qui vont bénéficier à leur segment VTC», notamment pour les déplacements des professionnels, mais aussi personnels.
Uber compte notamment sur l'immense base d'utilisateurs de son application de transports. «Nous avons 90 millions de consommateurs actifs au moins une fois sur la plateforme. Et nous avons prouvé que nous étions capables d'amener les utilisateurs sur notre application de livraison, quasiment sans coût additionnel», a assuré Dara Khosrowshahi, le patron du groupe californien.
«Nous avons montré que sur des gros marchés comme le Brésil ou l'Australie, quand ils rouvrent, les affaires reprennent», a déclaré Dara Khosrowshahi. «Je n'ai donc aucun doute qu'en 2022 ou 2023, notre segment mobilité connaîtra des croissances substantielles, à deux chiffres.»
Une rentabilité espérée pour la branche livraison en 2021
Pendant cette crise, Uber a mis le paquet sur les livraisons de repas, très en vogue grâce aux confinements. Sa branche livraison a ainsi généré des recettes de 1,4 milliard de dollars (1,16 milliard d'euros) pendant la saison des fêtes, soit un bond de 224% sur un an. Par contraste, son chiffre d'affaires pour sa branche mobilité - les courses de VTC - a plongé de 52%, à 1,5 milliard (1,24 milliard d'euros).
A ce propos: A Genève, Uber Eats doit désormais recourir à des employés
Dans la livraison, Uber s'est étendu bien au-delà d'Uber Eats ces derniers mois notamment avec les acquisitions de Postmates (plateforme de livraison de repas à domicile) l'été dernier, de Cornershop en Amérique latine et, la semaine dernière, de Drizly, un leader de livraisons d'alcool à la demande aux Etats-Unis.
D'après le cabinet Edison, DoorDash représentait 48% du marché de livraison de repas aux Etats-Unis fin 2020, devant Uber Eats (35% avec Postmates).
Mais «les livraisons de repas de restaurants vont subir une comparaison difficile en 2021 avec l'année dernière», a prévenu Eric Haggstrom. «Nous restons confiants dans la possibilité que notre branche de livraison devienne rentable en 2021», a néanmoins assuré le patron d'Uber Dara Khosrowshahi lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.
Retrouvez notre analyse de la situation d'Uber dans la matinée