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UBS caracole en Bourse, porté par un bénéfice trimestriel record

Le géant bancaire réalise le meilleur résultat trimestriel de son histoire. Après neuf mois, les bénéfices progressent de 27% à 7,542 milliards. Le titre dépasse désormais son sommet de 1998.

Double record pour UBS. Les bénéfices publiés mardi sur les neuf premiers mois de l'année ont pulvérisé les attentes, déjà très élevées. «La majorité des banques américaines et européennes avaient annoncé d'excellents résultats, explique un financier genevois. Dès lors, les analystes avaient fixé des objectifs très ambitieux pour UBS.» Finalement, le géant bancaire n'a réalisé ni plus ni moins que le meilleur trimestre de son histoire.

Les investisseurs ont apprécié. L'action a poursuivi sur la lancée de lundi, effaçant au passage le sommet établi en juillet 1998, pour clôturer en hausse de 3,2% à 113 francs. Un record absolu! Fort de ce soutien, le marché suisse a flirté avec les 7100 points.

Dans le détail, les profits de UBS se sont envolés de 71% à 2,77 milliards de francs au troisième trimestre par rapport à 2004. Les analystes sondés par l'agence Bloomberg pointaient sur 2,37 milliards.

Les marchés financiers et les revenus provenant de la gestion de fortune ont largement contribué à ce résultat. La banque d'investissement a vu ses profits grimper de 24% à 1,386 milliard d'un trimestre sur l'autre. «Cela dépasse considérablement nos attentes déjà supérieures au consensus», souligne une note de la banque privée LODH. Les commissions prélevées sur le négoce d'instruments à taux fixes (obligations, etc.) ont avancé de 20%, «contre 13% pour le même poste à la Deutsche Bank», précise le document de LODH. Les recettes engrangées sur les marchés actions (courtages) ont explosé de 38%.

Les activités de banque privée n'ont pas été en reste. Comme l'atteste la progression de la masse sous gestion. UBS a attiré 51,2 milliards de francs d'argent frais entre juillet et septembre. «Dont 21,2 milliards dans la gestion de fortune (ndlr: hors Etats-Unis), ce qui est remarquable, souligne le financier genevois. Une preuve que l'établissement dispose d'un réseau de collecte largement supérieur à ceux de la concurrence.» Les affaires ont été particulièrement rentables. La marge brute dégagée sur les avoirs s'est montée à 1,03%. «Nettement mieux que notre prévision de 1%», commente LODH. L'unité américaine (Wealth Management USA, anciennement PaineWebber) a également aimanté les fortunes. Les afflux nets se sont montés à 9,9 milliards de francs, contre 1,8 milliard au trimestre précédent.

L'unique bémol est néanmoins venu des Etats-Unis. UBS a constitué une provision de 100 millions pour y régler différents litiges qui a plongé l'unité Wealth Management USA dans le rouge (-5 millions). L'établissement n'a pas voulu donner de précisions à ce sujet. Ce montant suffira-t-il? De coûteux procès sont-ils à craindre? Difficile à dire, tant la réputation des avocats américains n'est plus à faire.