UBS a réduit sa perte au troisième trimestre. Le déficit s’est monté à 564 millions de francs, contre un timide bénéfice de 283 millions à la même période un an plus tôt, selon le communiqué publié ce matin par le groupe. Cependant, la perte s’est sensiblement réduite par rapport à celle de 1,402 milliard enregistrée trois mois plus tôt. Ce qui n’a pas empêché les analystes d’être déçus, eux qui tablaient en moyenne sur une perte de 511 millions de francs, selon l’agence AWP.

A la bourse suisse, la sanction a été sévère. A l’ouverture, l’action UBS a cédé jusqu’à 5,6%, à 16,38 francs. Vers 11h00, la baisse s’était creusée à 5,9%, à 16,33 francs, alors que le marché s’inscrivait en repli de 1,9%. La Banque cantonale de Zurich souligne dans son commentaire matinal que la plupart des indicateurs de la marche des affaires sont décevants, notamment une poursuite des sorties de capitaux, à hauteur de 36,7 milliards de francs, soit plus que les 21 milliards pronostiqués par l’institut.

Appréciation de la dette Il reste que la perte du troisième trimestre est due à des facteurs non monétaires qui totalisent 2150 millions de francs. Le principal est un ajustement dans les comptes de la valeur de sa propre dette aux prix du marché. En effet, la perception de la banque auprès des intervenants s’améliorant, la valeur de ses créances en circulation sur le marché augmente. Si le groupe voulait racheter ces titres, il devrait donc débourser plus.

Les règles comptables exigent d’en tenir compte. La charge correspondante se monte à 1,436 milliard de francs, contre 1,213 milliard trois mois plus tôt. UBS a prévenu que le phénomène se reproduirait au quatrième trimestre, sans donner de montant. A cela s’ajoute des pertes de 409 millions, liée à la cession d’une filiale au Brésil, UBS Pactual, et de 305 millions, en raison de la conversion des obligations détenues par la Confédération.

Banque d’affaires et gestion de fortune Au niveau des revenus, les produits se sont montés à 5,766 milliards, stables par rapport au trimestre précédent et en hausse de 4% en rythme annuel. Les charges d’exploitation ont par contre reculé de 10% en trois mois, à 6,359 milliards. En revanche, elles s’inscrivent en hausse de 5% en rythme annuel, et ce, bien que les effectifs soient en recul. En trois mois, 2783 postes ont été supprimés, ce qui en laisse 69’023. La banque s’est fixé un objectif de 65’000 postes. En Suisse, le groupe employait 24’925 personnes à fin septembre, soit 2% de moins sur trois mois et 8% sur un an.

Dans le détail, l’amélioration de la rentabilité est due à un début de redressement de la division de banque d’affaires, grâce à son activité de négoce d’obligations, de devises et de matières premières, explique UBS. La division de gestion d’actifs a également connu une amélioration. Par contre, la gestion de fortune reste décevante. Au niveau du groupe, les sorties d’argent se sont ralenties, mais restent appréciables, malgré le règlement, cet été, du litige qui l’opposait au fisc américain. Au troisième trimestre, elles se sont montées à 36,6 milliards de francs, dont 26,6 milliards dans la seule gestion de fortune.