Diplomatie
Le président de la Confédération a été reçu en grande pompe lundi par son homologue chinois, Xi Jinping. Avant de prendre l’avion du retour, il tire un bilan positif sur sa mission d’une semaine à Shanghai et à Pékin

La Suisse est-elle allée trop loin en s’associant avec le projet phare chinois des nouvelles Routes de la soie? N’aurait-elle pas plutôt dû s’aligner sur Bruxelles, qui garde une distance critique à son égard? Ces questions se sont posées de façon récurrente pendant la visite du président de la Confédération, Ueli Maurer, du 22 au 29 avril à Shanghai, puis à Pékin où il a participé à la deuxième édition du forum sur les nouvelles Routes de la soie et où il a été reçu, lundi, par le président chinois, Xi Jinping.
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«Ce voyage en Chine a servi à intensifier les excellentes relations sino-suisses», souligne un communiqué de la présidence suisse. En effet, la délégation suisse, qui rentre au pays ce mardi, tire un bilan positif de son déplacement en Chine. «En tant que pays indépendant et neutre, nous n’avons pas à nous aligner sur l’Union européenne (UE), ajoute le porte-parole du président de la Confédération lundi au Temps. Nous décidons en fonction de nos intérêts, et non pas de ceux de Bruxelles.» Et d’ironiser: «Pas moins de sept chefs d’Etat ou de gouvernement sur les 37 présents au forum étaient des Européens.»
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«Critiquer n’est pas la solution»
En ce qui concerne les nouvelles Routes de la soie, la Chine et la Suisse ont signé un accord qui prévoit le cofinancement des projets d’infrastructures, mais aussi de commerce et d’investissements en Asie centrale, notamment dans les pays qui font partie du groupe suisse au Fonds monétaire international. Critiqué pour l’empressement suisse par rapport à ce projet, le président de la Confédération avait répondu, dans une interview à la NZZ vendredi dernier, qu’«il est bon de critiquer, mais seulement critiquer ne peut pas être la solution. Il vaut mieux s’impliquer et vouloir changer un projet de l’intérieur.»
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Pendant la semaine écoulée, la délégation suisse a abordé de nombreux sujets avec les autorités et entreprises chinoises et signé des accords ou des accords d’intention. «Dans le domaine financier, nous avons constaté que le marché chinois s’ouvrait et offrait des possibilités aux banques, assurances et fonds d’investissement suisses», affirme le porte-parole de Ueli Maurer.
Investissements chinois en Suisse
Toujours dans le monde des affaires, le président Ueli Maurer et son homologue Xi Jinping ont donné le feu vert à l’ouverture des négociations pour approfondir l’accord bilatéral de libre-échange sino-suisse entré en vigueur en juillet 2014. Depuis, les échanges entre les deux pays n’ont cessé d’augmenter, atteignant près de 40 milliards de francs l’an dernier, avec un excédent commercial favorable à la Suisse à hauteur de 30 milliards.
Ueli Maurer a aussi abordé la question des implantations des entreprises chinoises en Suisse. «Bank of China a obtenu le feu vert des autorités chinoises pour retourner à Genève», se réjouit un membre de la délégation présidentielle. La balle est désormais dans le camp de la Finma, l’autorité de régulation bancaire suisse.