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Un boîtier sous-marin pour assister les plongeurs

Le système développé par Pandora underwater equipment sera testé cet été avec des clubs régionaux

Une dizaine d’accidents de plongée interviennent chaque année en Suisse et près de 350 dans un pays comme la France. Les raisons sont souvent liées à des difficultés à gérer les vitesses de remontée, à maintenir les paliers ou aux effets du stress durant l’immersion. David Bonzon, un étudiant de 25 ans, a conçu un boîtier sous-marin pour assister les plongeurs dans leur sport. Ce petit dispositif aquatique de moins de deux kilos, fixé au gilet, ajuste automatiquement la flottabilité du plongeur pour empêcher une remontée à la surface trop rapide ou une descente trop profonde.

«Grâce à un capteur de pression, la vitesse et la profondeur sont mesurées en continu, explique David Bonzon. En fonction de différents calculs, le système injecte ou rejette automatiquement de l’air dans le gilet au travers de vannes. Un plongeur, paniqué ou inconscient, pourra ainsi être remonté à la surface sans avoir à se soucier de gérer ses paliers.»

Etudiant en micro et nanosystèmes, David Bonzon a toujours été attiré par le monde de l’entrepreneuriat. «Enfant, je confectionnais déjà des bottes de foin que je revendais à mes voisins qui possédaient des hamsters, lapins et cochons d’Indes, se souvient-il. Après un apprentissage d’électronicien, il entre à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. Il finalise actuellement un master en micro et nanosystèmes.

Remontée contrôlée

C’est la rencontre avec un instructeur de plongée, Christophe Glez, qui l’incite à créer Pandora Underwater Equipment. «Il m’a demandé s’il était possible de développer un système permettant aux plongeurs de remonter à la surface de l’eau de manière contrôlée et à la bonne vitesse, explique le jeune entrepreneur. Il n’existait alors rien de similaire sur le marché.»

Actuellement, les plongeurs utilisent essentiellement des petits ordinateurs qu’ils portent au poignet et qui leur donnent des consignes. Ils leur indiquent à quelle vitesse ils doivent remonter, la durée des paliers à respecter et les alertent en cas de d’ascension trop rapide. «Toutefois, la flottabilité du plongeur doit être réglée manuellement en injectant ou extrayant de l’air du gilet», explique David Bonzon.

Il y a deux ans, l’étudiant a créé un premier prototype en s’entourant de son père, un spécialiste en matière d’industrialisation, et son cousin, Guillaume Rodel, un automaticien chez Bobst. Avec Christophe Glez, ils ont créé la start-up Pandora Underwater Equipment, localisée au Mont-Pèlerin (VD). L’équipe s’est appuyée sur les conseils financiers de Chris Webb et ceux en matière de brevets d’Andy Sinclair.

5000 pièces en 2012

La start-up a convaincu le jury de VentureKick, lequel a accordé à la jeune entreprise un total de 30 000 francs clôturant la deuxième phase du concours. Elle a été sélectionnée pour participer à la finale qui aura lieu en 2011. David Bonzon fait également partie des vingt entrepreneurs sélectionnés par Venturelab qui partiront en juin prochain à Boston afin de rencontrer des investisseurs, des start-up et des représentants de l’industrie.

L’équipe de Pandora Underwater Equipment finalise le dépôt de brevets et reste, de ce fait, encore discrète quant aux spécificités techniques de son appareil. Parallèlement, plusieurs tests doivent encore être effectués afin d’obtenir les autorisations des différents organismes d’homologation. Cet été, des essais avec une présérie de dix pièces seront effectués avec des clubs de plongée autour du lac Léman.

David Bonzon aimerait vendre environ 5000 pièces en Europe en 2012 et générer un chiffre d’affaires compris entre 2,5 et 5 millions de francs. «Le modèle d’affaires est désormais finalisé. Nous souhaitons distribuer notre produit auprès et en collaboration avec les écoles de plongée, précise-il. Le marché est bel et bien présent puisque l’on compte environ 14 millions de plongeurs dans le monde et 25 000 écoles de plongée.»