Europe
EasyJet, Ryanair et Wizz Air ont transformé le voyage en Europe, mais c’est à l’étranger, surtout en Asie, que le marché est en plein essor

L’Europe entend investir 430 millions d’euros annuellement durant les cinq prochaines années pour augmenter la compétitivité de son aviation civile. A terme, ce programme de modernisation devrait créer 300 000 emplois, notamment dans la gestion du ciel unique.
Pour la Commission qui a présenté sa «Nouvelle stratégie pour l’aviation civile» lundi, il s’agit d’un secteur clé qui compte 2 millions d’employés et qui brasse 110 milliards d’euros par an. L’arrivée de nouveaux acteurs (EasyJet, RyanAir, Wizz Air) lui a donné un bon coup de fouet. En 2035, le ciel européen comptera 14,4 millions de vols, soit 50% de plus qu’en 2012.
Cette croissance sera toutefois insuffisante pour assurer l’avenir de l’aviation civile européenne. Dès lors, la Commission veut négocier des accords avec des pays tiers ayant un potentiel de croissance, notamment la Chine, la Turquie et les pays du Golfe. La coopération peut aller jusqu’à la reprise totale ou partielle d’une compagnie par une autre. A l’instar d’Etihad, la compagnie émiratie, qui a racheté 49% d’Alitalia en 2014.
La coopération passe aussi par une concurrence saine dans le secteur. La Commission vise plus particulièrement les compagnies du Golfe (Emirates, Qatar Airways, Ethihad, Saudi Arabian Airlines) connues pour casser les prix. «Nous sommes préoccupés par leur fonctionnement», s’est contenté de dire Violeta Bulc, la commissaire aux Transports. La Commission se garde en effet d’entrer en conflit avec les riches pays du Golfe. «Aucune compagnie européenne n’a déposé de plainte à ce jour», justifie un fonctionnaire.