Un écoquartier près du centre de Stockholm, symbole d’aménagement durable urbain
Ancienne zone portuaire insalubre, la planification de Hammarby Sjöstad, un quartier au sud de Stockholm, a démarré en 1991. La capitale suédoise voulait y construire un village olympique pour les Jeux de 1996 qui soit un modèle pour l’environnement. A défaut d’avoir remporté les Jeux, elle en a fait un écoquartier qui attire des délégations du monde entier et qui est devenu un peu partout un exemple d’aménagement urbain durable.
Ce quartier, très ca*lme dans ce froid matinal de la fin octobre, comptera 11 000 logements et 25 000 habitants en 2016. Pour l’instant, il s’agit essentiellement de familles de la classe moyenne. Un tiers de locataires et deux tiers de propriétaires qui cohabitent dans ce paradis vert.
Espaces verts
Immeubles colorés de quelques étages, plans d’eau, multiples espaces verts, restaurants, écoles, commerces et même une piste de ski, Hammarby Sjöstad n’attire pas que des intégristes de l’écologie. Ce quartier ne semble pas plus «vert» qu’un autre. Torbjörn Rave, un habitant établi à Hammarby depuis plus d’une année qui nous a ouvert les portes de son appartement, y apprécie essentiellement sa proximité du centre-ville et les prix attractifs des appartements. Il déclare ne pas avoir changé son mode de vie et n’a pas renoncé à sa voiture, quitte à payer un abonnement de parking de 200 francs par mois. «Le seul problème du quartier, c’est de trouver une place de parc extérieure», note-t-il. Les espaces verts les ont en partie remplacées. «Il faut planter des arbres partout où c’est possible», souligne Stellan Fryxell, l’un des 25 architectes qui a participé au projet qui devrait s’achever en 2016. Les habitants utilisent essentiellement les transports publics qui intègrent un réseau de bus et navettes fluviales qui permettent de rejoindre le centre-ville par la mer Baltique. Celle-ci prend des allures de lacs et canaux dans le quartier de Hammarby.
Les bâtiments, particulièrement bien isolés, ont été conçus dans un souci d’efficacité énergétique et nombreux sont ceux disposant de panneaux solaires sur le toit. Ils peuvent fournir près de la moitié de la demande en eau chaude d’un bâtiment. L’écoquartier n’a pas de production énergétique propre, l’électricité provient de la ville de Stockholm, le chauffage urbain aussi, en partie. L’écocycle est basé sur la récupération de la chaleur des eaux usées domestiques et la valorisation des déchets.
Gestion des déchets
La marque écologique du quartier se situe pour l’essentiel sous la chaussée. Des tuyaux souterrains aspirent à plus de 70 km/h les ordures ménagères triées par les habitants. Des ventilateurs créent la dépression qui aspire les déchets jusqu’à leur acheminement au centre de collecte. Ces déchets sont ensuite valorisés pour produire une partie de l’énergie que les habitants de Hammarby Sjöstad consomment. L’objectif est que la moitié de l’énergie consommée par les habitants provienne de leur activité. Grâce à un tel système de collecte des déchets, le trafic poids lourd a diminué de 60% dans cette zone.
Pour l’eau, l’objectif est de réduire de moitié la consommation par rapport à la moyenne suédoise. Un des moyens d’y arriver consiste à munir tous les robinets d’aérateurs qui mélangent de l’air à l’eau pour réduire le débit.
De l’eau au biogaz
Quant aux eaux usées, elles subissent un traitement dans une station d’épuration. Les boues contribuent à fabriquer du biogaz. Décontaminées, elles sont utilisées pour l’épandage des cultures. Les eaux propres sont ensuite réinjectées dans le système de chauffage urbain où leur chaleur est récupérée par le biais de pompes à chaleur. Refroidies, elles sont finalement rejetées dans la Baltique.
Hammarby Sjöstad a pour objectif de réduire la consommation d’énergie et l’impact sur l’environnement de 50% comparativement à d’autres banlieues similaires de la capitale suédoise.
Les charmants canaux qui bordent les maisons n’ont pas qu’une valeur esthétique. Ils évacuent les eaux de pluie qui peuvent alors être utilisées pour l’arrosage.
Et grâce à Hammarby en partie, Stockholm a obtenu de la Commission européenne le label de «capitale verte de l’Europe» pour 2010. La ville suédoise s’est fixé l’objectif ambitieux de ne plus recourir à l’énergie fossile d’ici à 2050 et peut se prévaloir d’une baisse de 25% des émissions de CO2 par habitant depuis 1990.
Objectif du quartier: réduire l’impact sur l’environneent de 50%