Un syndicaliste peut-il accuser librement un employeur d’avoir mis en place «un système de mafia organisé» ? Le Tribunal fédéral a eu récemment l’occasion de répondre à cette question dans une affaire genevoise. Plusieurs syndicalistes avaient organisé une manifestation, avec conférence de presse, dans le but de dénoncer un employeur, actif autant dans le bâtiment que dans la restauration, qui ne respectait pas ses obligations salariales. Celles-ci avaient été autorisées par les autorités cantonales et par celles de la ville de Genève. Les manifestants avaient déployé une banderole et scandé des slogans au moyen d’un microphone exhortant l’employeur à rémunérer ses employés. Ils avaient notamment affirmé que ce dernier était un «expert des faillites en cascade», un syndicaliste l’accusant même d’avoir mis au point un «système de mafia organisé».