Un vent d'optimisme souffle sur les marchés d'actions
Les chiffres sur les ventes de détail et l'inflation de juin aux Etats-Unis confortent l'idée que l'économie américaine est en train de reprendre sa respiration.
Jean-Louis Richard
Un vigoureux rallye d'été est en train de se développer sur les marchés des actions, notamment en Suisse où le SMI a repassé pour la première fois depuis juin 2002 la barre des 6400 points. Dopé par les bons résultats de Novartis, l'indice des grandes capitalisations suisses a gagné 0,87% au cours de la seule séance de jeudi. Depuis le début de l'année, il progresse d'un confortable 13,28%.
«Cela pourrait continuer ces prochaines semaines. Un SMI à 6700 points est envisageable avant la fin de l'été», avance Nicolas Barile, partenaire de Beau-Séjour Finance à Lausanne. Il y a peu, le discours dominant était encore à la prudence. De nombreux professionnels craignaient une décélération marquée de la croissance des bénéfices des entreprises à partir du second trimestre et la prévision d'un ralentissement de l'économie américaine au second semestre mettait mal à l'aise. Sans parler du pétrole à plus de 60 dollars le baril. Changement de ton: la semaine dernière, Goldman Sachs annonçait, dans une étude, la fin du «passage à vide printanier de l'économie américaine». Steve Ricchiuto, le chef économiste de HSBC à New York, a déclaré à son tour qu'il attendait un «joli rebond de l'activité au troisième trimestre». Les statistiques sur la consommation publiées jeudi ont conforté cette opinion. Le recul des ventes de détail observé en mai a fait place à une progression de 1,7% en juin, a annoncé le Ministère du commerce à Washington. Motif supplémentaire d'optimisme, les prix à la consommation n'ont pas bougé le mois denier.
Ces bonnes nouvelles s'ajoutent aux résultats très encourageants publiés par les premières entreprises suisses et internationales au titre de leur premier semestre.
«On a commencé la saison des résultats dans un environnement un peu pessimiste. Mais jusqu'à présent, c'est meilleur que prévu», note Boris Böhm, un gérant de fonds chez Nordinvest à Hambourg, cité par l'agence Bloomberg.
«Dans un environnement où les obligations et l'immobilier sont très chers et où les hedge funds continuent de décevoir, les actions restent à peu près le seul endroit où investir», commente Nicolas Barile. D'autant plus que leur évaluation reste acceptable: les titres du SMI offrent un ratio prix/bénéfices anticipés pour 2006 de 14,7. A 17 fois leurs bénéfices, les entreprises américaines du S & P 500 sont sensiblement plus chères.